Yo Migrante, los que se van

Arturo Valentino RAMIREZ


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Dès l’enfance je me suis intéressé au thème de la migration, sans en comprendre la problématique de fond; il s’agissait pour moi d’un phénomène habituel, migrer était normal. Je viens d’un État au plus fort taux de migration du Mexique, l’État de Zacatecas, au centre-nord du pays, la region des hauts plateaux. J’ai travaillé pour Amnesty International dans le cadre d’une campagne de signatures pour réclamer la protection des migrants au cours de leur traversée du Mexique, à une époque où 72 corps de migrants avaient été découverts, séquestrés, torturés et massacrés à San Fernando. Par la suite, j’ai intégré une association dédiée aux migrants nommée FM4 et j’y ai développé un projet de photographie documentaire autour du portrait. Cette association, animée par de jeunes chercheurs en sciences humaines, se consacre à l’assistance humanitaire et juridique aux migrants, au moyen d’un centre qui offre un repas chaud, une douche, des vêtements propres, quelques médicaments et des informations aux personnes qui descendent du train et reprennent la route le soir-même. Plus de 20 000 migrants disparaissent chaque année au Mexique et ni les autorités, ni les structures de défense des droits de l’homme n’agissent vraiment pour garantir à ces populations leurs droits individuels dans leur lutte pour arriver aux États Unis. Le plus important pour moi, c’est l’empathie que j’ai pu ressentir pour ces migrants, l’énergie transmise par un groupe de personnes qui n’ont rien d’autre qu’un rêve dans la vie. C’est pour cette raison que j’ai appelé ce travail “Moi, migrant – ceux qui partent”, pour que le titre évoque à ceux qui le découvrent la situation de ces hommes qui sont à la recherche d’un inconnu, mais qui savent que pour l’atteindre, ils doivent commencer par migrer.

 


Country : Mexique
Place : Guadalajara

Number of photos : 80