Raphaël Pasquini a relevé le défi de photographier la Jungfraujoch. Témoin de la naissance du tourisme alpin en Suisse, ce lieu mythique, devenu une marque déposée (« Top of Europe »), accueille aujourd’hui tantôt des sportifs d’élite dans leur quête de sommets plus élevés, tantôt des touristes qui veulent fouler cette neige éternelle de leurs ballerines. Raphaël Pasquini s’est concentré sur les visiteurs asiatiques, qui forment l’essentiel de la clientèle. « Top of Europe », c’est d’abord une histoire de nature. Un col entre la Jungfrau et le Mönch. Un lieu de vertige : à perte de vue, de la neige, des montagnes, des glaciers. « Top of Europe », c’est aussi une histoire de mise en scène. Des restaurants (asiatiques), des magasins de montres, des films en 3D, des sculptures de glace, une reconstitution historico-héroïque de la construction du train. Emerveillement et lassitude d’un peuple qui mange une nuddle soup en filmant le lieu réputé inaccessible. « Top of Europe », c’est enfin une histoire de chiffres : 3471 mètres d’altitude. 7 kilomètres de train à crémaillère pour y accéder. 765’000 visiteurs en 2012. 150 Euros pour un aller-retour. Une moyenne annuelle de -7,2 degrés Celsius. Il y a quelques années, on l’appelait le « Toit de l’Europe ».