Nonnes et résistances

Olivier ADAM


This post is also available in: French

Elles se nomment Tenzin, Nyama, Dechen, Rigzin ou Dolma. Les plus jeunes sont nées en exil en Inde ou au Népal, les autres ont traversé l’Himalaya, parfois au risque de leur vie pour fuir l’occupation chinoise, afin de vivre leur liberté religieuse. Toutes portent la robe des moniales, certaines ont passé de longues années dans les prisons et les camps de travail chinois. On estime que près de la moitié des manifestations au Tibet ces dernières décennies ont été conduites par des nonnes. Ce travail, lancé en 2008, a été réalisé dans quatre couvents de nonnes situés près de Dharamsala, siège du gouvernement tibétain en exil et lieu de résidence du Dalaï-lama. Depuis mars 2011, plus d’une dizaine de moines et de nonnes ont tenté au Tibet oriental de s’immoler par le feu. Palden Choetso, âgé de 35 ans, est décédée le 3 novembre dernier de ses brûlures après avoir crié « Free Tibet ». C’était la seconde nonne qui tentait de s’immoler par le feu. "À mon arrivée en prison, les gardes m’ont menottée dans le dos et tirée sur les bras jusqu’à ce que mes épaules se disloquent. Ils m’ont ensuite brûlé les mains et le visage avec des cigarettes, se souvient-elle. Ils nous battaient au visage tous les jours. Mais ce jour-là, ils m’ont accroché des fils électriques sur les doigts et m’ont électrocutée, tout en me battant avec des barres de métal. Ils m’ont laissée dans la cellule, inconsciente, sans me donner ni à boire ni à manger." Phuntsok, souffre toujours des séquelles accumulées lors de ses 14 années d’emprisonnement et de torture. Elle vit aujourd’hui en Suisse où elle a obtenu l’asile politique. Je poursuis actuellement ce travail en suivant les nonnes, ex-prisonnières politiques, ayant obtenu l’asile politique en Belgique.

 

Country : Inde
Place : Dharamsala

Number of photos : 19