LES RECLUS DU COLLECTIF SCHAEFFER

Frédéric MIGEON


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01/ 04 2019

Ils sont dans leur grande majorité arrivés de Côte-d’Ivoire, parfois du Mali ou du Burkina-Faso, pour trouver un travail, étudier ou fuir un danger. A leur arrivée en France, beaucoup se sont retrouvés à Aubervilliers, où vit une importante communauté ivoirienne. A partir de novembre 2016, une quarantaine d’entre eux se sont installés dans des grands garages désaffectés situés sur un terrain vague de la ville. Le nom de la rue, Schaeffer, donnera son nom à leur collectif. Mais un projet immobilier de résidences va bientôt voir le jour, et la police les expulse des lieux en août 2018.

Après plusieurs mois de recherches, ils sont arrivés à l’automne 2018 dans cet ancien supermarché situé en contrebas de l’A86, un grand hangar vide ne disposant que d’un seul point d’eau. Rejoints par les membres du Collectif Colonel-Fabien, également expulsés, ils sont aujourd’hui plus d’une centaine d’hommes à cohabiter dans cet espace quasi-carcéral, où la lumière extérieure ne pénètre que par quelques maigres interstices.

Soutenu par quelques habitants d’Aubervilliers et plusieurs associations, le collectif a élaboré une charte régissant la vie en communauté. Avec notamment des équipes tournantes pour la sécurité, l’assainissement du lieu et l’organisation des manifestations.

“On demande la régularisation de tous les camarades et un hébergement pour ceux qui ont obtenu leur titre de séjour”, résume Aboubacar, l’un des six délégués du collectif rebaptisé Schaeffer-Colonel Fabien. Qu’ils soient migrants sans-papiers ou demandeurs d’asile, seuls une poignée d’entre eux gagnent un peu d’argent en travaillant de manière illégale sur des chantiers, dans des entreprises de nettoyage ou de livraison à domicile.

Frédéric Migeon


 

Country : France
Region : Ile-de-France

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