Jours intranquilles, chroniques algérienne d'un retour 1993-2003

Bruno BOUDJELAL


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En juin 1993, je suis allé en Algérie pour la première fois pour y effectuer un reportage photographique sur Alger.
C’était la première fois que je foulais la terre où était né mon père et dont je ne savais rien jusque-là. Cette première prise de contact – malgré l’émotion des retrouvailles avec la famille de mon père – s’est faite dans des conditions difficiles car liées à l’actualité de ce pays : prêches de Madani de Belhadj à la mosquée dite des Afghans à Belcourt, attentats et assassinats perpétrés sur tout ressortissant étranger, climat de suspicion et d’insécurité, "ninjas" sillonnant les rues d’Alger…
C’est donc tout naturellement qu’à la quête d’identité s’est ajouté le regard documentaire posé sur l’Algérie que je découvrais alors et commençais à photographier.
Ces retrouvailles furent pour moi l’occasion de faire connaissance avec une réalité qui était moins manichéenne que celle présentée par les médias.
Ce travail qui s’élabore petit à petit, chaque voyage étant une pierre participant à l’élaboration de l’édifice final pourtant forcément fragmentaire, récit qui se construit peu à peu et où le photographe se laisse gouverner par la "réalité", par la présence de ce qui est là et qui exige d’être montré – "montrer" ne pouvant être qu’une façon de raconter -, que cette réalité soit d’ordre documentaire ou d’ordre autobiographique.
In 1993 I went to Algeria for the first time for a photographic report on Alger.
This was the first time I trod the ground where my father was born which was unknown to me until then.  This first contact, despite the emotional reunion with my father’s family, occurred whilst the country was experiencing difficulties and was in an unstable condition.
Therefore naturally a documentary approach was added to my personal quest for identity.  This discovery was an opportunity to discover something closer to the truth than polar opposites shown in the media.  My work came on slowly, each trip to Alger making up a fragment of the final piece, memories which came together little by little as the photographer lets himself be governed by reality, by the things he finds which demand to be shown… A reality both documentary and autobiographical… 

 

Country : Algérie

Number of photos : 300