Jacques Deroo et ses Salauds de Pauvres

Francois Xavier SEREN


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Entre un père alcoolique vivant de petits larcins et une mère immature qui boucle ses fins de mois avec quelques passes, la vie de Jacques Deroo était toute tracée. L’Assistance publique et son cortège de familles d’accueil plus ou moins bien intentionnées, les chapardages et les centres de correction feront le reste. Comment trouver sa place dans un monde qui vous a ainsi marqué au fer ? Les deux CAP qu’obtient le jeune apprenti – serrurerie et soudure – n’y suffiront pas. Alors, c’est la délinquance, la prison, la rue et leur compagnon : l’alcool. Jacques Deroo est devenu SDF. Grâce à quelques rencontres, grâce à l’Armée du Salut, il reprend pied. Dans les centres d’hébergement, il attrape le « virus du social », se transforme en homme de terrain, fait la connaissance de Patricia. Il commence une nouvelle vie, guère moins effroyable que la précédente, mais, cette fois-ci, il a un but : s’en sortir ; et s’en sortir avec et pour les autres. Jacques Deroo n’est pas à court de propositions concrètes, et souvent à contre-courant : – “Les Chalets de l’espoir” , pour arrêter le scandale des hôtels insalubres et des morts dans la rue – la suppression du RMI pour les SDF -la création d’un centre-référent pour une prise en charge enfin efficace et complète des exclus. Après un brin de ménage au cours du mois de juillet, l’évacuation de 300 salauds de pauvres qui empêchent de rêver la Parisiens en mal d’air pur et de vacances, l’hiver va bientôt montrer le bout de son nez. Comme tous les ans, certains SDF ne passeront pas l’hiver. Depuis le mois d’aout 2006, j’ai suivi Jacques Deroo dans sa famille et l’autre, ses “salauds de pauvres. François-Xavier Seren

 

Country : France
Place : Paris

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