IQRIT : GOING BACK HOME
Constance DECORDE
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Depuis peu, des jeunes de la 3ème génération ont décidé de revenir “occuper” le village, et ce malgré l’interdiction d’Israël. Cette décision commune intervient après qu’Elias, un des initiateurs du mouvement, ait planté un arbre qui a aussitôt été arraché par l’Autorité Israélienne de la Terre une fois tout le monde parti d’Iqrit. Depuis ce jour, un groupe d’une vingtaine de militants s’assure que quelqu’un est présent en permanence à Iqrit, en dormant à tour de rôle dans des tentes ou des abris de fortunes qu’ils ont construit, à la belle étoile ou encore dans l’église. « C’est devenu une habitude, 3 fois par semaine, on s’organise entre nos études ou notre travail pour qu’un de nous soit toujours présent. » raconte Yossef, qui fait des études d’infirmier à Haïfa. En juin 2014, la police Israélienne est venue détruire tout ce que les jeunes avaient construit et planté, et a emmené 3 des jeunes d’Iqrit pour violation de propriété privée, les terres d’Iqrit ayant été réquisitionnées par l’Etat d’Israël. N’ayant pas plus de charge contre eux, ils ont été libérés après 3 jours, et sont aussitôt revenus occuper Iqrit. « Bien sûr que je crois qu’un jour nous pourrons revenir chez nous, sinon nous ne continuerons pas le combat. » « Ce n’est pas morts et enterrés dans le cimetière que nous voulons revenir à Iqrit, mais bien vivants.» rajoute Jeries. Ce reportage suit le combat de la communauté d’Iqrit sur 3 générations pour revenir chez eux: – Boulos et Adma, de la première génération, qui habitaient Iqrit au moment de leur expulsion – Shadia et Georges, de la deuxième génération, dont les parents habitaient Iqrit, et qui reprennent le flambeau du combat notamment via l’association pour la communauté d’Iqrit qui agit au niveau institutionnel et religieux (plaidoyer auprès de la Knesset, messes mensuelles, rencontre avec le Pape lors de sa venue en Terre Sainte en mai 2014…) – Elias, Yosef, Jeries et les autres jeunes de la troisième génération, qui résistent directement sur le terrain en habitant le village d’Iqrit avec les moyens du bord, et ce malgré leurs études ou métiers , et qui montrent que l’attachement aux racines se transmet de génération en génération et que rien ne peut s’y opposer