Igatu, diamant de la Chapada

Sophie PREVEYRAUD


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Ce petit village pourrait être celui des 100 ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. Il y a seulement cinquante ans, il était encore très peuplé avec près de 10 000 habitants, attirés par l’extraction de diamants. De riches familles y étaient même installées, en témoignent les immenses tombes immaculées au cimetière. A présent, l’ambiance de ce village a quelque chose en dehors du temps, avec moins de 400 habitants, dont la moitié sont des enfants de moins de 15 ans et seulement une douzaine de voitures. Ici, la population paraît naturellement heureuse, on peut penser que seul le deuil peut arrêter, pour un bref instant, leurs éclats de rire. Dans la rue, enfants, adolescents et vieillards se retrouvent pour discuter, jouer, chanter ou boire une bière… A présent, on y vit au ralenti. Ici, les habitants ne connaissent pas encore les méfaits du tourisme, pourtant c’est leur seule chance de faire revivre ce village et de pouvoir y rester et d’y survivre. Le travail se fait rare à Igatu et il n’y a aucune possibilité d’agriculture. Seul les touristes arrivant jusqu’ici, la plupart attirés par la galerie Arte & Memoria, sont susceptibles d’amener un renouvellement qui permettra aux jeunes de travailler sur place. Dans cette perspective, le village s’organise progressivement, d’où la création du Centre culturel, qui permet notamment d’offrir des cours d’espagnol à tous ceux qui le désirent. Certains développent des activités artisanales, occupent des emplois sociaux ou d’entretien du village, celui-ci est d’ailleurs d’une extrème propreté ce qui participe à le rendre si acceuillant.

 

Support : Année de la France au Brésil 2009
Country : Brésil
Place : Igatu/Andaraï

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