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Entre 1963 et 1982-84 sont transférés en métropole depuis l’Île de la Réunion plus de 2100 enfants. Mineurs « exfiltrés » de leurs familles d’origines modestes voir en très grandes difficultés par des assistantes sociales ou sous le rôle de l’église via des soeurs. Ces enfants seront d’abord placés suite à des autorisations signées parfois d’une simple empreinte digitale par un membre de la famille dans des foyers à la Réunion puis envoyés par avion et déployés après leurs arrivées à Orly, par les services de la DDASS dans près de 80 départements en métropole dont la Creuse avec pour idée :

1 : « repeupler des départements français touchés par l’exode rural. »
2 : « L’entreprise doit être poursuivie avec d’autant plus de constance qu’elle peut être combinée avec un admirable mouvement d’adoption que nous n’arrivons pas toujours à satisfaire » Réponse manuscrite de M. Debré à l’éminent professeur Denoix et directeur de l’institut G. Roussy de 1956 à 1982 qui s’insurgeait contre ces pratiques.

Ces mineurs qui ont des matricules comme tous les enfants de l’assistance publique arrivent seuls par avion. Mais aussi en fratries qui seront séparées sur le sol métropolitain pour être placées (selon un tri fait selon des critères d’un autre temps tels que (Dixit des témoins ) : (la couleur de peau, l’origine (1), l’âge, la taille, le sexe) dans des familles d’accueil (placements nourriciers), dans des fermes, dans des foyers (placement dans des centres), des maisons de correction pour jeunes filles ou garçons, voire carrément adoptés (soit 1/5 du total*).) Pourquoi séparer des fratries ? Les dossiers de la DDASS de la Réunion, sont pour certains incomplets, (Justification dans la dernière commission : …/… Ces lacunes sont liées à l’absence de culture de l’archive… et répétons-le au fait que les dossiers ne sont pas faits pour être transmis aux personnes intéressées, jusqu’en 1978…/…). On y trouve pourtant des falsifications d’acte de naissance, d’état civil, parfois ces dossiers brulent ou disparaissent. Des informations sont omises sur les familles d’origines (exemple parents décédés alors que le parent est bien vivant c’est le cas de Lize May P. qui retrouve son père d’origine en 1994 alors qu’il est écrit dans son dossier que son père est décédé.) etc… Les conséquences multiples de ces décisions politiques à court, moyens et long terme pour beaucoup d’enfants et futures adultes s’expriment à travers la mémoire vivante de ces personnes. Il serait dommage de les classer en « pertes et profits ».

Ces gens ne sont pas de la vaisselle mais de jeunes vies, de jeunes existences, des sensibilités qui avaient besoin d’amour pour supporter une telle transplantation…