Demandeurs d'asile en Slovénie

Nicolas LEBLANC


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L’entrée de la Slovénie dans l’Europe a repoussé les frontières de cette dernière un peu plus loin. Et a donné au pays le statut très officieux de « porte de l’Europe » dont il se serait bien passé, tant le continent continue d’attirer les populations pauvres de l’étranger, qui n’ont souvent d’autres moyens que la clandestinité pour migrer. Car sous l’impulsion d’une politique européenne qui parvient, une fois n’est pas coutume, à être commune en matière d’immigration, la Slovénie a choisi de ne pas accueillir ses immigrés, du moins la grande majorité d’entre eux, en refusant la plupart des demandes d’asile. Ne pas accueillir ces immigrés revient à les prendre en charge, en attendant leur expulsion. La Slovénie s’organise, comme prise de court par ce statut nouveau. Pays de transit en attendant d’être un gigantesque poste frontière. À travers deux exemples, deux centres, l’un ouvert et l’autre fermé, l’on retrouve ces populations perdues dans un pays qu’il leur est étranger comme ils le sont eux-mêmes pour la population locale. Roms, Kosovars, Nigérians, Camerounais ou Iraniens, tous ont en commun de ne pas savoir ce qu’ils font ici et maintenant. Une porte dont ils n’ont pas la clé. L’Europe agrandit son espace, repousse ses cloisons. Des postes frontières disparaissent. D’autres, plus modernes, apparaissent. Mais les immigrés sont toujours là, eux que l’on nomme étrangers, reniant ainsi l’héritage des Lumières et des Droits de l’Homme que nous sommes censés porter. Contredisant la devise des Humanistes : « Je suis un être humain et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».

 

Support : Association Europhophop
Country : Slovénie
Place : Ljubljana

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