CALAIS / THE DEAD END

Frederic MERY POPLIMONT


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Calais / L’impasse
La fermeture du centre d’accueil aux migrants de Sangatte en 2002 n’a nullement changé la donne pour les candidats à l’exil espérant se rendre en Angleterre. Calais reste la zone de prédilection de ces clandestins, pour qui la proximité géographique et l’importance du trafic trans-manche de son port se posent en atouts majeurs pour une hypothétique traversée, dernière étape d’un périple de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres. Qu’ils soient Afghans, Érythréens, Irakiens, Iraniens, palestiniens ou encore Soudanais, tous ont fui un quotidien et des perspectives d’avenir sombres dans l’espoir de jours meilleurs, dans ce qu’ils pensent être un « paradis outre-manche ». Leurs histoires sont singulières et parlent souvent de guerres, de familles décimées ou essaimées aux quatre coins du monde à cause de la famine, de conditions de vie indignes et de procédures de demande d’asile. Les mesures prises pour fermer la "jungle", zone boisée qui accueillait un camp de près de 700 migrants jusqu’en septembre 2009, les squats en centre-ville et autres tentes de fortune montées ici et là, ne semblent pas suffire à freiner l’ardeur de ces clandestins qui affluent encore par dizaines chaque semaine. Parallèlement à ce phénomène, le durcissement de la politique d’immigration en Grande-Bretagne, associé à la mise en place de systèmes de protection de plus en plus pointus visant à détecter les personnes montées illégalement à bord de véhicules, ont transformé Calais en « impasse ». Nombreux sont les migrants qui se tournent alors vers les autorités françaises pour déposer une demande d’asile, se remettant aux bons soins des associations locales dont la mission est de les aider dans leurs démarches administratives. Et ce qui ressort le plus des entretiens avec ces « déracinés » est la ferveur avec laquelle ils remettent leur destin entre les mains de Dieu, avec un fatalisme qui n’a d’égal que leur détermination depuis le premier jour où ils ont quitté leur pays. "Inch’allah"… Calais, the dead end
The closing of the Sangatte’s immigrants retention center back in 2002 hasn’t changed much for those dreaming about exile to Great Britain. Calais still remains a favorite zone for immigrants, its geographical position to the English coastline and the busy freight activity of its harbor standing as a plus when planning that final crossing, the last step of a several-thousand-mile journey. Whether Afghan, Eritrean, Iraqi, Iranian, Palestinian or Sudanese, all the immigrants here have run away from a dark future and a dangerous daily routine and are hoping for better days in what they envision as a haven just across the Channel. Each of their stories includes tales of wars, lost or dead relatives, starvation, inhuman living conditions or a never-ending quest for an asylum. Measures taken to dismantle the "jungle" — a wooded area that used to host an illegal camp site of 700 immigrants until September 2009 — as well as city center squat houses and other makeshift tents in the area, don’t seem to have slowed the influx of immigrants who still come by the dozen each week. In addition to these difficulties, Britain has recently strengthened its immigration policies, and now uses increasingly sophisticated devices aimed at detecting people hidden in vehicles on both sides of the Channel — effectively turning Calais into a "dead end". Many immigrants are now starting to look to the French authorities for refuge, relying on local NGO’s to help them out of the administrative maze. What comes out of the interviews with these uprooted people is the ardor they keep for a God whose hands, they believe, carry their faith. They all show a deep fatalism, a trait only equaled but by the tenacity that they have had to have from the day they left their country. "Inch’allah"… 

 

Country : France
Place : CALAIS

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