Federico BUSONERO
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Tel un funambule, avec grâce et bienveillance, le photographe italien Federico Busonero arpente le monde d’un pas léger. Mais c’est avec gravité qu’il a posé son regard sur une terre qui le bouleverse, et à laquelle un livre d’une qualité rare rend hommage : la Palestine. Mission qui lui a été confiée par l’UNESCO, et à laquelle il s’est consacré en 2008-2009, témoignant du patrimoine historique – artistique et religieux – et de l’infinie beauté de la nature de cette terre qui demeure en dépit des colonisations successives et des conflits.Une terre qui reste, c’est aussi ce qu’il en reste, après que le silence et l’abandon la laissent étale. Une archéologie au présent de sites préservés par leur histoire, protégés par le respect et l’attention de ses habitants. Des paysages désertiques, magnifiés par leur apparente sérénité, où bêtes et hommes vivent hors du temps. Le livre s’ouvre sur un homme qui attend, et se clôt sur une femme sans âge, sur laquelle des siècles semblent être passés. Entre ces deux seules figures humaines, reste la Terre, son insolente beauté, l’affirmation de son éternité – au sens propre du mot : sans commencement ni fin – nonobstant les greffes industrielles, les intrusions anachroniques, les séparations, comme autant de cicatrices à ciel ouvert.C’est ce qu’a su parfaitement rendre Federico Busonero, dont l’approche, initialement non militante, rend justice à la cause palestinienne, loin du spectaculaire de certaines images d’actualité.Eve ZheimEve Zheim est une journaliste spécialisée en photographie basée à Paris.