L’Oiseau est un nouveau lieu d’exposition à Paris, il a ouvert ses portes en septembre 2015 avec l’ambition de montrer une photographie exigeante, en mouvement. L’exposition inaugurale présentait la collection personnelle de Jean-François Leroy, Directeur du festival Visa pour L’image de Perpignan., Pour cette septième exposition L’Oiseau a choisi le travail de Benjamin Hoffman, sur le quotidien des jeunes manouches.À la rencontre de la jeunesse manouche d’aujourd’hui.
Lorsque la culture disparaît, le peuple disparaît.« Testament manouche » est une plongée dans le monde des adolescents et des jeunes adultes de la communauté manouche. En se sédentarisant, en abandonnant sa langue et en adoptant les codes d’une vie urbaine moderne, la nouvelle génération connectée fait front aux anciens qui ne comprennent pas ce monde en perpétuelle mutation. Quel est l’avenir de ces citoyens français, de leur culture ? Les Manouches vont-ils disparaître ? « Testament manouche » met en lumière l’histoire des Tsiganes français d’aujourd’hui et nous permet de comprendre mieux ce long et douloureux processus d’assimilation qui, nivelant les spécificités culturelles, soumet peu à peu les minorités à un modèle uniforme mondialisé.Les questions de territoire et de communauté sont au coeur du travail de Benjamin, qui nous révèle ici un sujet peu connu du grand public, et dont le traitement médiatique véhicule souvent de sombres images. Louis de Gouyon Matignon, dont le texte fait la préface du livre, nous explique qu’il a trouvé bien plus qu’une musique, qu’une langue, qu’une communauté auprès des Manouches : une âme. Sur ce fantasme des Manouches, Benjamin pose des images, soulève des questions, apporte de la douceur, de la compréhension. « Testament Manouche » n’a pu naître que d’un respect et d’une confiance mutuelle, qu’il a fallu acquérir au fil des mois. De ces relations, avec les anciens, la jeunesse, la religion, les traditions, Benjamin nous livre un travail d’une tendre humanité. Chaque image nous raconte une histoire, nous interpelle, nous fait sourire, apporte des clés. Un chien, un shetland surgissant de nulle part, une chasse au sanglier, une bénédiction de futurs mariés à plusieurs mains par des pasteurs, un masque d’extraterrestre, autant de scènes, des cadrages serrés, qui nous plongent avec pudeur dans cette communauté, dont l’âme est en danger.Benjamin Hoffman est photojournaliste et réalisateur de documentaires. Il travaille essentiellement sur les questions de déplacements de populations et de migrations de cultures. Ses travaux sont diffusés dans la presse française et internationale.Texte : Louis de Gouyon Matignon L’Oiseau, a new exhibition space in Paris, opened its doors in September 2015 with the ambition to show challenging photography, in motion.  The inaugural exhibition presented the personal collection of Jean-François Leroy, Director of the Visa pour l’Image festival in Perpignan.  For this seventh exhibition, L’Oiseau chose the work of Benjamin Hoffman on the daily life of young gypsies.
Meeting today’s gypsy youth.
When culture disappears, people disappear.  “Testament Manouche” (“Gypsy Testament”) is a dive into the world of adolescents and young adults from the gypsy community.  In becoming sedentary, abandoning their language, and adopting the customs of a modern urban life, the new connected generation is confronting older generations who do not understand this world in constant mutation.  What is the future of these French citizens, of their culture?  Will the Gypsies disappear? Testament Manouche brings the history of today’s French Romany to light and helps us better understand this long and painful assimilation process that, little by little, equalizing cultural specificities, subjects minorities to a globalized, uniform model.