SOMEWHERE IN JAFFA


NATHAN MILLER



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Le photographe israëlien Nathan Miller a vécu près de la cité portuaire de Jaffa pendant plus de vingt ans. Lorsqu’il était jeune homme, à Tel Aviv, Miller consacrait rarement une pensée à cette ville antique ; il était plus intéressé par le fait de découvrir le monde que d’explorer son propre jardin et passa sept ans à parcourir le globe en photographiant des événements culturels avant de finir en Australie, où il vit désormais.Comme c’est souvent le cas quand on aborde la question des projets créatifs, le Somewhere in Jaffa de Miller a vu le jour complètement par hasard. Lors d’un voyage en Israël, le destin en vint à jouer ce rôle initiateur. Dans l’incapacité de pouvoir se loger à Tel Aviv, Miller alla dormir à Jaffa pour la première fois. « Soudainement, un monde nouveau m’ouvrit ses portes et j’en tombais immédiatement amoureux », raconte-t-il.Jaffa est l’une des plus anciennes villes du monde, et peut-être son plus vieux port. Elle représente un vrai melting-pot culturel avec une population d’environ 46 000 personnes — des juifs, des chrétiens et des musulmans — vivant toutes ensemble, toutes des citoyens d’Israël. Il n’est donc pas surprenant que Miller déclare que « Jaffa est un lieu de contradictions.Cette ville bouillonne d’une énergie que les photographies de Miller décrivent à l’aide d’une palette très vivante, mais ses images soulignent également un courant politique souterrain. Ici, les écarts de richesse sont profonds et provoquent des troubles dans la communauté, un sujet abordé dans l’essai rédigé pour le livre par l’activiste sociale et politique Asma Agbarieh-Zahalka. Elle y formule l’espoir que le livre de Miller, qu’elle décrit comme « un enregistrement honnête d’une période difficile dans la vie d’une ville luttant pour maintenir sa dignité et son charme », permettra de mieux comprendre la ville de Jaffa où elle est née.


Editor : HELEN FRAJMAN
Publication year : 2014