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Je pars en Chine : une itinérance entre dix grandes villes réparties dans tout le pays, rester une semaine à chaque étape et prendre un train entre chacune de ces villes – photographier et écrire tous les jours, quoi qu’il arrive – voyager seul, parler le moins possible. Je pensais que ces règles entraîneraient un processus artistique où je serais obligé de “libérer” quelque chose de très personnel. Néanmoins je vais en Chine depuis douze ans et je pensais que mon travail continuerait dans la même veine.

Mais, au fur et à mesure du voyage, l’écriture s’éloigne du “carnet de photographe“. Ce que je vois et vis en Chine m’emporte vers des souvenirs d’enfance, des rêves, des émotions et des questionnements oubliés qui me renvoient à des proches aimés et à la France. Finalement, le journal écrit n’a presque rien à voir avec la Chine, du moins pas celle que je vois, le pays que je photographie.

Cette coupure est la particularité de ce travail, cette séparation progressive entre ces deux voyages – intérieur et extérieur – qui se juxtaposent et dialoguent au sein d’un récit final séquencé en 5 chapitres.