BERNARD CANTIE
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Aucun photographe n’avait osé photographier la Corse avec cette densité excessive, cette soif d’absolu que propose le noir et blanc lorsqu’il s’agit d’aller à l’essentiel.De son village, Pruno, de quelques deux cents habitants, perché sur les montagnes, Bernard Cantié fait une métaphore, celui d’un « paese », la terre de ses ancêtres traversée par la force des sentiments et du souvenir, les cicatrices intérieures et les lueurs d’espoir.Dans la lignée du grand photographe italien Mario Giacomelli, à travers des scènes du quotidien, il invente des photographies qui sont des espaces nouveaux brouillant le regard comme une larme dans les yeux. En jouant des lumières, des ombres, des clartés diffuses et de cadrages surprenants faisant surgir des hommes, des femmes, des enfants et des animaux tous unis dans le même paysage et le même destin, il nous offre un témoignage amoureux et précieux, loin des clichés habituels sur l’île où il a décidé de s’installer pour y vivre heureux.En début d’ouvrage une lettre émouvante écrite par le soldat T. sur le front en 1915, adressée à son institutrice de Pruno, exprime tout l’amour et la nostalgie qu’il porte à son village natal.