HUMAN VERSION


YVES GELLIE



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HUMAN VERSIONYves Gellie poursuit depuis quelques années un travail photographique qui explore le lien ténu qui unit le monde réel et le pouvoir fictionnel des images. Son approche plasticienne s’équilibre entre documentaire et art contemporain. En 2008, il a commencé à visiter les grands laboratoires scientifiques qui développent un programme de robotique humanoïde à travers le monde. Il découvre l’univers dans lequel prennent forme, et donc vie, ces avatars androïdes que l’on destine, entre autres, aux secteurs de l’armée, de la santé ou de l’aide à la personne. La réalité dépasse souvent la fiction et les photographies qu’il rapporte de son investigation dans le milieu de la recherche, sont de véritables portraits — excluant souvent la présence humaine — pris dans l’environnement du laboratoire, jardin originel où est en train de naître une nouvelle espèce. Paradoxalement, les préoccupations des chercheurs rejoignent aujourd’hui celles imaginées par la science-fiction ; en 2007, le parlement coréen s’est inspiré de l’œuvre d’Isaac Asimov pour formaliser une série de lois instituant les relations entre l’homme et le robot. Conçu comme un véritable livre d’artiste, le lecteur découvre après un préambule législatif, les photographies d’Yves Gellie reproduites en grand format, suivies d’un entretien entre le photographe et le philosophe Jean-Michel Besnier. «En effet, la Corée du Sud, par exemple, et le Japon, qui développent des programmes de recherche et de réalisation de robots androïdes, se sont mis en quête de réaliser une sorte de charte engageant les robots dans une relation d’ordre morale et juridique. Les Coréens du Sud ont produit une pareille charte en s’inspirant d’ailleurs de l’œuvre d’Isaac Asimov, l’auteur de science-fiction bien connu qui, il y a une cinquantaine d’années, avait proposé trois fameuses lois devant régir le comportement des robots. Faire en sorte: 1) qu’un robot ne menace jamais ni ne laisse jamais menacer la vie d’un humain, 2) qu’un robot obéisse à un humain, sauf si l’ordre donné se trouve en contradiction avec la première loi, et 3) qu’un robot protège son existence dans la mesure où cette protection ne contrarie pas les deux premières lois. Il est intéressant de constater que, là où elles sont promulguées, les chartes expriment des exigences morales et juridiques: morales, parce qu’il ne paraît pas impensable de doter un robot de la faculté de distinguer entre le bien et le mal, de façon à ce qu’il prenne les bonnes décisions — les drones des armées «technologisées» devraient à terme être équipés de cette faculté de discriminer entre le bien et le mal. (…)». Yves Gellie

HUMAN VERSIONYves Gellie’s work has focused over the years on the link between the real world and the fictional power of images.  His approach as a plastic artist strikes a balance between documentary photography and contemporary art.   In 2008 he began visiting the major scientific laboratories working on humanoid robotic development throughout the world.He discovered the universe in which these android avatars take shape and are « born » to go on to work in the military, health or personal services sectors.  It is an area where reality can be stranger than fiction, and the photographs resulting from his investigations are veritable portraits – often with no human presence – taken in a laboratory environment that is like a sort of garden in which a new species is coming to life.  Paradoxically, what worries researchers today has already come up in science-fiction ; in 2007, the Korean parliament took inspiration from Isaac Asimov’s works to pass a series of laws to govern the relationship between man and robot.Designed as a true artist’s book, with an introduction treating legal aspects of robotics, the reader discovers Yves Gellie’s large-format photographs followed by an interview between the photographer and the philosopher Jean-Michel Besnier.«South Korea, for example, and Japan, both of which run android robotics research programmes and the associated manufacturing activities, have sought to draw up a sort of charter to define a moral and judicial framework governing robots.  The Koreans were even inspired by the works of Isaac Asimov, the well-known author of science fiction, who fifty years ago proposed three laws concerning the behaviour of robots.  They aim to ensure that: 1) a robot is never a threat to human life, nor will ever allow a human life to be threatened, 2) a robot will always obey a human, except when the order is contrary to the first law, and  3) a robot should strive to protect its own existence, provided that this does not go against either of the first two laws.  It is interesting to note that wherever they happen to be established, such charters formalise moral and judicial codes of behaviour : moral, because it seems not impossible to one day give robots the ability to distinguish between good and evil, so that they will make good decisions, — “technological” military drones will one day be given the faculty of judging between good and evil. (…)». Yves Gellie  



Editor : EDITIONS LOCO
Publication year : 2013