VIII JEUX DES PEUPLES INDIGENES


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Finalement après 16 ans de luttes pour la concrétisation du projet des “Olympiades indigènes”,
Pelé (Edson Arantes do Nascimento), ministre des sports en 1996, a transformé ce grand rêve indigène en réalité.
“ L’important n’est pas de gagner, mais de célébrer”, c’est l’essence même des “Jeux des peuples indigènes”, traduisant la nature profonde d’un savoir culturel depuis des siècles d’existence et transmis aux tribus par leurs grands leaders spirituels.

En général l’équipe vainqueur manifeste dans une explosion de joie, c’est le moment où tout le monde s’embrasse, ensemble vainqueurs et vaincus qui ne démontrent aucun signe de frustration ou de tristesse. Il n’y a pas de trophée pour les vainqueurs, dans aucune catégorie sportive, et seulement au final des jeux qui ont duré une semaine, que toutes les équipes recevront des trophées, médailles et certificats de participation, quel que soit leur classement.
Dans les compétitions, les athlètes hommes et femmes s’affrontent séparément, mais il n’y a aucune distinction pour les âges. Tout le monde peut participer, jeunes ou vieux, à partir du moment qu’ils en ont envie, force ou habilité, comme c’est le cas dans le tir à l’arc par exemple, où la majorité des participants sont les indiens les plus vieux, plus habiles et avec plus d’expérience. L’objectif de ces rencontres n’est pas la découverte de grands talents, de super athlètes ou de casser des records, mais plus un échange culturel, l’union de toutes les ethnies, et la promotion de l’identité indigène qui au travers de leurs valeurs, cherche à conscientiser la société dans une tentative d’en terminer définitivement avec la discrimination et les préjugés. Plusieurs épreuves viennent de la tradition indigène, comme par exemple la “corrida de tora” (course où l’athlète doit porter avec un morceau de tronc d’arbre sur l’épaule. 100kg pour les hommes et 80kg pour les femmes), originaire de la tribu EKRA KANELA. Ce sport est né de la préparation pour la fuite à pied en emportant les enfants et leurs biens, lors des attaques de fermiers pour les tuer et voler leurs terres.
Dans la mémoire collective il y a plusieurs histoires en mémoire :
Un fermier installe un troupeau de bovins sur le territoire des indiens et offre une grande fête aux KANELA en signe d’amitié, mais l’objectif final a été de les saouler et de les massacrer lorsqu’ils étaient sans défense, (dans les années 60) Quand les Portugais ont découvert le Brésil, la population indigène était 6 fois celle du Portugal, estimée à 6 millions qui ont été exterminé n’être plus que 90.000 en 1950.
Actuellement la population indigène est de 400.000 brésiliens, occupant 12% du territoire national.
Il existe 47 régions dans l’intérieur de la forêt amazonienne qui sont habitées par des ethnies qui n’ont jamais eu de contact avec notre civilisation. Ces tribus sont complètement isolées, et doivent évidemment continuer loin de tout contact, pour leur protection et leur sauvegarde. On se rappelle le contact fait avec les AIKEWARA, qui s’est conclu par la décimation de toute la tribu avec le virus de la grippe, seul 40 survivants aujourd’hui représentent ce peuple de guerriers, hommes et femmes vivant en harmonie avec la nature.

Chaque année les jeux ont lieux dans un état différent du Brésil. La ville de Fortaleza, plage de Iracema a été le lieu d’accueil en 2005. Lieu judicieusement choisi, car Iracema est le nom d’une indienne, héroïne d’une histoire d’amour interdit entre cette indienne TABAJARA et un soldat colonisateur portugais. Le fils qui est né de cette union représente la naissance du peuple brésilien.
La plage d’Iracema a vécu une semaine inoubliable ou tous ont été impliqués dans une ambiance très spéciale transformant ces jeux en une grande rencontre mythique. Plusieurs indiens ont passé des heures en extase devant le bleu et la dimension de la mer, sentire la brise caresser leur visage et boire une eau de noix de coco pour la première fois. Autant de moments de grande concentration, comme s’ils comparaient les visions de l’imaginaire avec leur monde réel. Les enfants ne pleurent jamais, ils semblent toujours heureux et sont libres de s’allaiter au sein de leur mère, de s’approcher, de se réfugier auprès de leurs parents, à tous moments, en n’importe quel lieu, en toutes circonstances sans restriction. Ils sont traités par tous avec un grand respect, zèle et amour, pas beaucoup des interdits. Le sport est un outil que les grands leaders spirituels utilisent pour la réalisation annuelle d’une confraternisation ludique. Célébrer l’amitié et l’union en une grande fête appelée : Les Jeux des Peuples Indigènes.

Photographs by ROCHA PERINI Fatima