ISHINOMAKI et ONAGAWA
La reconstruction après le tsunami du 11 mars 2011


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Japon, Juin/juillet 2011

Le 11 mars 2011, le grand tremblement de terre du Tohoku a fait vaciller une partie du Japon et a soulevé cette vague démesurée pour l’abattre sur plus de 400 kilomètres de littoral.
Ishinomaki et Onagawa sont deux villes parmi les plus touchées par le tsunami. La vague y a atteint jusqu’à 20 mètres emportant tout sur son passage, générant des milliers de morts, ne laissant qu’un paysage désolé parsemé de constructions inhabitables. La population fut profondément atteinte et obligée au repli et à la précarité dans de nombreux centres improvisés.

Sébastien Lebègue, photographe et reporter graphique résident à Tokyo, vous emmène à la rencontre des sinistrés et propose un état de lieux de la reconstruction morale, physique et matérielle, six mois après les événements.
Dans les centres de réfugiés, les sinistrés sont marqués par la perte et leurs témoignages sont  toujours à fleur de peau. Aussi, ils attendent patiemment l’accession par tirage au sort aux logements gouvernementaux. Ces derniers restent provisoires, mais les intégrer permet de retrouver un peu d’intimité et de repos ressourçant.
Il leur faudra alors affronter une période encore longue et incertaine avant le retour vers une normalité.
Dans les villes, les travaux de nettoyage sont sans fin. À Ishinomaki trente pourcent de la ville n’existe plus. Trente autres furent noyés sur le premier niveau et sont en attente d’être assaini Les sinistrés tous solidaires et avec les aides extérieures s’activent à la tâche afin que leurs familles retrouvent leur chez soit.
À Ongawa, la configuration géographique a accentué la puissance et la hauteur du tsunami. Situé au fond de la baie et à flanc de montagne, la quasi totalité de la ville a disparue. Les bâtiments entiers furent simplement couchés ou roulés par la vague, les structures métalliques évidées, les fondations misent à nues. Des montagnes de débris d’architectures s’accumulent en des lieux où les résidences dominaient. Onagawa renaîtra un jour, mais rien de ce qui se trouvait en dessous des vingt mètres ne pourra être rénové.
On oubli vite l’ampleur et les conséquences qu’ont engendré une telle catastrophe. Mais sur ces centaines de kilomètres, cette date charnière du 11 mars existera désormais en chacun et en toute chose.

Sébastien Lebègue

 

Légendes :

01 – Ishinomaki – Le quartier MinamiHamacho depuis le sommet de la montagne
02 – Front de mer d’Onagawa. Les quais et la route sont désormais submergés
03 – Koinoburi à Ishinomaki- coutume familiale pour le passage des 5 ans d’un jeune garçon.
04 – Véhicule de l’organisme “Peace boat“ le long de la rivière Shinkitagami.
05 – Ishinomaki – Yasushi Kawanobe – une maison emportée, un bateau déposé.
06 – Ishinomaki – Hangard  en zone portuaire
07 – Ishinomaki – Chun Kawara sur les lieux de déblaiement. Il porte le mot prison sur sa tenue de travail
08 – Onagawa – Architectes et ingénieurs constatant le basculement
09 – Village de tentes sur les hauteurs d’Onagawa – Jeune fille évacuant les surplus d’eau de pluies
10 – Ishinomaki – Salle de musique – quartier du port
11 – Kiyoi Abe – Résidente du centre Minato Shogakko
12 – Ishinomaki – Industrie portuaire lourdement touchée
13 –  Statue de la Liberté d’Ishinomaki sur l’île de Kyûkasan.
14 – Les murs couverts de photographies restaurées – Centre de réfugiés Undôjô Sôgô Taikukan
15 –  Ishinomaki – Maison nettoyée et assainie par les équipes sanitaires.
16 –  Elsa Abe dans les salles du centre de réfugiés Undôjô Sôgô Taikukan
17 –  Ishinomaki – Quartier du port inhabité.
18 –  Intérieur d’une chambre au plafond soulevé par l’eau.
19 –  Satsuki Kashimura – Village de tente à Onagawa.
20 –  Onagawa – Drapeau planté sur les fondations nues – Poupée assise.
21 – Les bâtiments encore debouts ont été touchés jusqu’au 4ème niveau. Il seront détruit.
22 – Appel à la population pour proposer l’aide des volontaires.
23 – Ishinomaki – Le réseau électrique est sporadiquement installé.
24 –  Embouchure de la rivière Kitakami. La digue et la barrière anti-tsunami n’existent plus
25 – Temple Kashimamiko jinja – Recueillement et constat face à la ville.

Photographs by Sébastien LEBÈGUE