DE L'ART ET DES PRISONS


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  Reportage photographique de
ELISA COLLADOS
San José – Costa Rica  –  2011
En novembre 2011, l’association costaricienne Signos Teatro Danza a organisé un congrès sur l’Art, les Prisons et les Droits de l’Homme. Ce fut l’occasion pour moi de pouvoir entrer dans une prison avec mon appareil photo et une lueur d’espoir.

Pendant une semaine, plusieurs intervenants ibéro-américains – travaillant habituellement dans les prisons de leur pays par l’intermédiaire du théâtre, de la danse, de la peinture et des activités ludiques – sont venus au Costa Rica pour animer des ateliers de leur spécialité dans les prisons de San José, et, pour partager leurs expériences et leurs méthodologies avec les participants.
Le collectif La Mancha base sa méthodologie sur le jeu et les activités ludiques. Les animateurs travaillent habituellement avec des populations marginales ou en risque d’exclusion, car ils savent que l’intégration se fait à travers le jeu. Pour le Congrès, deux membres de La Mancha ont été invités à animer un atelier dans un centre de détention pour mineurs. Le Centre Zurquí accueille des jeunes détenus qui ont entre 15 et 18 ans et dont la condamnation peut aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement. Dans cette prison pour adolescents, les détenus sont séparés de la population carcérale adulte et reçoivent une formation scolaire. Comme la plupart des jeunes détenus sont mineurs, il n’est pas autorisé de les photographier de face ni de communiquer leurs noms.

Luis Saavedra est équatorien et consultant en Droits de l’Homme. Il organise des formations pour les fonctionnaires de prisons, il leur apprend à gérer les conflits sans violence. A l’occasion du Congrès il a été invité à animer un atelier pour les gardiens de prison du centre de détention pour adultes La Reforma, à San José. Au cours de cet atelier les portes nous ont été ouvertes. Memo, José et les autres prisonniers nous ont montré les objets qu’ils ont faits, les sacs en cuir qu’ils ont cousus ou les tableaux qu’ils ont peints pour leurs femmes, leurs petites-amies ou pour vendre. Ils nous ont aussi parlé de leurs passions et des choses qu’ils aiment faire. Ils paraissaient s’être tous mis d’accord sur un point : pouvoir dessiner, peindre, travailler le bois ou le cuir leur procure du plaisir et leur donne une sensation de liberté.
Légendes:

01. Le Centre Zurquí est une prison pour adolescents; il dispose de cellules et de sales de classe.

02. Miriam travaille depuis plus de dix ans dans le centre en tant que professeur de théâtre. Elle adore son travail et ses élèves, même si ce n’est pas toujours facile.

03. Au début réticents et moqueurs, les adolescent ont finalement beaucoup apprécié l’atelier.

04. Les jeunes détenus viennent des quatre coins su Costa Rica, comme peuvent le démontrer les différents traits physiques.

05. Certains jeunes sont déprimés et restent dans leur coin; il ne veulent pas participer aux activités.

06. Bien que s’amusant pendant l’atelier, certains abandonnent tout à coup l’activité pour rester seuls. Leur condition et leur âge ne facilitant pas toujours la participation aux ateliers proposés.

07. Bien que le Centre Zurquí ressemble un peu à une école, les grillages nous rappellent sans cesse que nous sommes dans une prison.

08. Ce jeune garçon à l’aspect rude et durcit accueille avec enthousiasme les activités ludiques proposées.

09. A la fin de l’atelier les adolescents se sont réunis en petits groupes pour écrire leurs conclusions sur les activités; ils y ont trouvé un espace de liberté.

10. Andrea était ingénieur en Italie; il a tout lâché pour travailler avec La Mancha au Nicaragua.

11. Les détenus de La Reforma s’échappent souvent; tout le centre est entouré de tours de contrôle.

12. Memo est en train de préparer un petit sac en cuir pour sa fiancée.

13. Memo a appris à travailler le cuir et il fait des tableaux.

14. Les détenus fabriquent des objets en cuir qu’ils peuvent garder pour eux ou bien vendre.

15. Il y a plusieurs ateliers à La Reforma: peinture, cuir, bois, tissus….

16. La cafetière traditionnelle du Costa Rica se compose d’un socle en bois surmonté d’un filtre en tissu a travers lequel s’égoutte le café.

17. Juan est en train de préparer un porte-manteau pour sa petite-amie, et il veut y peindre des motifs.

18. Dans les ateliers de La Reforma il n’y a de la place que pour petite minorité de détenus, le reste ne sait pas comment occuper ses journées.

19. La plupart des gardiens a peur des détenus et est à la défensive. Luis Saavedra anime un atelier où il leur enseigne des méthodes alternatives à la violence.

20. Les gardiens sont armés et ils disent se faire attaquer assez fréquemment par les détenus.

Photographs by COLLADOS Elisa