INHERIT THE DUST


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Beaucoup des photos de la nature sauvage africaine prises par Nick Brandt ressemblent à des portraits réalisés en studio, comme ceux réalisés par Richard Avedon. Ce n’est pourtant pas le cas : elles ont été prises in situ, en terres africaines, avec une patience faite d’amour et sans téléobjectif. Ces images sont assurément, et selon les propres termes du photographe : « réussies grâce à une seule chose, pas si simple : se mettre près, très près des animaux. » Avec un raffinement extrême, ces images montrent les animaux ainsi qu’un mode de vie que nous sommes peut-être sur le point de perdre.La grande beauté des photos de Brandt – qu’on lui a reprochée – donne une valeur ajoutée à son nouveau projet. Nous pouvons désormais les voir au cœur d’un environnement altéré, qui abîme la terre et réduit les forces de survie des animaux.Des tirages de ses photos grandeur nature ont été fixés sur des cadres en aluminium et contreplaqué construits sur place, puis installés dans des zones où les animaux avaient pour habitude de se promener librement, mais qui sont désormais recouvertes de détritus de la vie moderne. Plus les populations croient (phénomène rapide en Afrique), plus l’espace doit absorber les déchets qu’elles produisent. Certains semblent considérer que nous pouvons nous passer des animaux.Brandt travaille dur pour faire progresser la situation en partageant son regard avec le plus grand nombre. Sa passion et son intérêt ont permis la création, en collaboration avec l’écologiste Richard Bonham, de Big Life Foundation, qui tente d’empêcher le massacre inutile d’animaux pour l’ivoire et de protéger l’ensemble des écosystèmes ainsi que tous les animaux qui les intègrent. Ils choisissent ensemble d’honorer une approche holistique qui soutient les communautés locales et respecte la nature.Le massacre incessant de ces animaux pour leur viande, par plaisir machiste ou par une malveillance naissante envers les animaux aura un impact énorme sur ce que le monde devrait honorer, respecter et – osons le dire – dont il devrait s’occuper. C’est là le quotidien tangible de ces animaux qui assurent un revenu durable à ceux qui prennent part au marché des safaris africains, et que l’on aurait tort de négliger. Le conflit entre l’homme et la vie sauvage est réel. C’est l’un de nos plus grands dilemmes, auquel nous sommes tous confrontés dans nos comportements et nos façons de vivre. La santé et la survie de notre planète dépendront de la façon dont nous prenons soin de la terre et de tous ceux qui y vivent. Les photos de Brandt nous rappellent avec force ce que nous perdrons si nous ne relevons pas le défi.
photographs by Nick BRANDT

From 20/05/2016 to 11/09/2016
FOTOGRAFISKA MUSEUM STOCKHOLM
Stadsgårdshamnen 22
SE-116 45 STOCKOLM
Suède

Opening hours : Sunday – Wednesday 9:00 am – 11: 00 pm / Thursday – Saturday 9:00 am – 1:00am
Phone : +46 (0) 8 50 900 540
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www.fotografiska.eu