FLUX, UNE SOCIÉTÉ EN MOUVEMENT


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Au CRP/, les œuvres des cinq artistes et duo d’artistes présentés témoignent des préoccupations environnementales et sociétales que les flux économiques ont durablement bouleversées à l’échelle mondiale.
Leurs productions proposant différentes approches autour de l’image, invitent les visiteurs à circuler dans des paysages forestiers, souterrains, sous-marins et mentaux, et à prendre conscience de l’influence des flux dans nos vies quotidiennes.
Les environnements naturels sont le résultat de multiples processus écologiques et socio-économiques. L’érosion, les politiques d’appropriation et d’utilisation des sols, les systèmes de production et d’échanges les façonnent en profondeur. L’homme ne craint plus les forces de la Nature mais les effets de sa propre action. Le rôle des scientifiques est d’analyser ces processus pour les comprendre et alerter les consciences, mais il faut souvent des médiations pour que nous saisissions réellement la portée de leur message. Les artistes ont joué et continuent de jouer aujourd’hui ce rôle de médiateur des phénomènes sociaux qui agitent nos sociétés au travers de leurs oeuvres et de leurs recherches formelles. Notre perception et notre vision des paysages naturels ont ainsi été influencées de tout temps par les représentations artistiques contribuant à former « une anthropologie de la nature ». Le photographe participe aussi à une écologie du paysage en montrant des paysages transformés et en adaptant de manière originale ses techniques à l’objet de sa quête.

Surgissant frontalement, d’énormes troncs jonchent le sol luxuriant de la forêt tropicale du bassin du Congo et dressent leurs racines vers les frondaisons proches. Éric Guglielmi dans sa série Paradis perdu enregistre les dérèglements qui mettent en péril l’équilibre de la deuxième plus vaste forêt tropicale de la planète. Cette masse verdoyante de fougères, de lianes et d’arbres géants est gravement menacée par une industrie du bois incontrôlée, notamment la surexploitation des essences précieuses et par des grands projets agro-industriels dévastateurs comme les plantations massives de palmiers à huile à quoi s’ajoute périodiquement le fléau des incendies. Eric Guglielmi saisit les entailles qui ravagent la forêt : arbres tronçonnés, trouées des pistes. Les conséquences environnementales et sociétales sont dramatiques : forêts pillées, faune décimée, populations locales exposées à la disparition d’un mode de vie et d’une culture fondée sur l’adaptation ancestrale aux subtilités d’un biotope complexe. La surface sensible de la plaque fixe les mutations des paysages photographiés à la chambre. Les tirages au platine palladium restituent l’identité profonde de paradis végétaux en sursis. Les noirs mats et denses, les dégradés de gris soulignent la beauté mystérieuse d’un environnement mis en péril par une logique économique brutale.

 


Rencontre
jeudi 29 octobre 2020 / 18h avec Ilanit Illouz et Didier Nectoux, Conservateur du Musée de Minéralogie
de Mines Paritech, autour du travail de l’artiste sur les minerais stratégiques.
En partenariat avec l’Institut pour la photographie.
Entrée libre
Institut pour la photographie
11 rue de Thionville
59000 Lille

 

Rencontre
mardi 10 novembre 2020 / 18h30 avec Éric Guglielmi autour de son oeuvre et de sa pratique. En partenariat avec le Labo de l’Univers.
Prix libre
Cinéma l’Univers
16 rue Georges Danton
59000 Lille

 



 

photographs by NICOLAS FLOC’H, ÉRIC GUGLIELMI, ILANIT ILLOUZ, FLORENCE PARADEIS, MATHIEU FARCY & PERRINE LE QUERREC

From 19/09/2020 to 22/11/2020
CENTRE RÉGIONAL DE LA PHOTOGRAPHIE _ HAUTS DE FRANCE
Place des Nations (Galerie de l’ancienne poste)
59282 Douchy-les-Mines
France

Opening hours : Entrée libre - mardi . . . vendredi 13 h . . . 17 h - samedi / dimanche / jours fériés 14 h . . . 18 h
communication@crp.photo
www.crp.photo