BLACK IN WHITE AMERICA: LOUIS DRAPER AND LEONARD FREED


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En 1963, un siècle après l’abolition de l’esclavage en Amérique, Martin Luther King Jr. déclarait que « la vie d’un nègre est toujours entravée par les menottes de la ségrégation et les chaines de la discrimination. (Il) vit sur un pauvre ilot de pauvreté au milieu d’un océan matériel vaste et prospère ». Cette exposition présente la vie quotidienne afro-américaine lors des mouvements pour les droits civiques, sous l’objectif de Louis Draper, photographe noir, et Leonard Freed, photojournaliste blanc. Elle présente aussi la première série des acquisitions récentes du musée, incluant cinq travaux de chaque artiste, et le don généreux de 70 photographies de Freed par les collectionneurs new-yorkais Michael Mattis et Judith Hochberg.

Elevé pendant la ségrégation à Richmond, en Virginie, Louis Draper (1935 – 2002) est parti étudier la photographie à New-York en 1957. Etre photographe l’a amené à « réaliser que ce que je ressentais avait de la valeur; que je pouvais faire visuellement des déclarations fortes sur le monde , et que souvent ces images provoquaient une émotion chez les gens ». Il a cherché à traduire, visuellement, le fait d’être noir, produisant des portraits et photographies de rue à la fois réfléchis et pénétrants. Cherchant à créer un espace ouvert au dialogue et à la photographie, il a co-fondé en 1963 Kamoinge, un important collectif de photographes afro-américains toujours actif aujourd’hui.

Leonard Free (1929 – 2006) est issu de la classe ouvrière juive de Brooklyn. En couvrant la construction du mur de Berlin en 1961, il a photographié un soldat afro américain qui montait la garde à la frontière. Heurté par le fait que ce soldat risquait sa vie pour défendre un pays qui limitait ses propres droits, Freed est retourné en Amérique et a entrepris un projet de plusieurs années pour photographier la vie des noirs. Commençant par la vie des quartiers afro-américains autour= de New-York, il a ensuite beaucoup voyagé dans le Sud. Le résultat, en 1968, est paru dans l’ouvrage Black in White America, qui s’efforce d’éveiller la conscience publique sur les inégalités endurées par une culture et de documenter celle-ci.

Les deux artistes, formalistes de talent, ont mis ce savoir-faire au service de l’expression. Ils partagaient aussi un but: représenter les afro-américains dans leur dignité, en les représentant non pas comme des victimes ou des héros, mais comme des individus.

photographs by Louis DRAPER / Léonard FREED

From 26/02/2017 to 30/07/2017
THE CLEVELAND MUSEUM OF ARTS
11150 East Boulevard
44 106 Cleveland
États-Unis

Opening hours : Mardi, jeudi, samedi et dimanche: de 10h à 17h / Mercredi et vendredi: de 10h à 19h
Phone : 216-421-7350
info@clevelandart.org
www.clevelandart.org