Né en 1981, Kim Hak fait partie de la première génération d’après le régime de Pol Pot. Il a cherché à savoir ce qui était arrivé à sa famille : il découvrit d’abord que bien des photographies avaient été détruites, pouvant être considérées comme des “preuves” de l’identité bourgeoise de ceux qui les détenaient. Kim Hak ne possède plus qu’une seule photographie de sa mère datant des années 1960. Cette photographie, comme d’autres, avait été protégée dans du plastique et enterrée. Ce fut le cas d’objets comme des bijoux, un tissu considéré comme précieux pour des raisons sentimentales, des souvenirs, ou un petit bouddha. Kim Hak fait parler ces objets porteurs de mémoire. Il enquête, se fait conter leur histoires, les retranscrit et réalise des natures mortes élégantes qui deviennent bouleversantes dans leur façon de dire le passé. Le projet, en cours, a pour ambition de réunir 40 objets et leur histoire à l’occasion des 40 ans de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Vingt-trois images sont d’ores et déjà réalisées.