This post is also available in: Anglais

lauréats de la 1ère édition du concours SOPHOT

Exposition du 8 juin au 23 juillet 2011  –  Galerie FAIT & CAUSE  –  Paris

LE PONT DE L’OYAPOCK
Christophe Gin

LE PONT DE L’OYAPOCK

La plus longue frontière française côtoie le Brésil le long de l’Oyapock* dans l’Est guyanais. Ce fleuve a été et reste une voie de communication naturelle entre les deux pays. La construction d’un pont entre Saint Georges et Oiapoque* va bientôt permettre le passage du fleuve. L’état français entend maintenant contrôler cette frontière.
Soutenue par la métropole et l’aide des subventions européennes, la Guyane fait figure d’eldorado dans le bassin amazonien. Pourtant, la Guyane produit peu, importe ce qu’elle consomme et vit d’aides sociales. L’économie dépend du littoral et de l’activité du centre spatial. Pas de routes, seulement les fleuves, l’intérieur couvert à plus de 90 % de forêt primaire reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentés du monde. Le bois et l’or sont les principales ressources naturelles du département français mais la rareté des pistes forestières freine heureusement l’exploitation de la forêt.
Dans ce contexte, les populations de l’intérieur se débrouillent… et développent avec l’or une économie parallèle qui produit pour l’exportation. Ici on creuse. Les techniques et la main d’œuvre sont brésiliennes, les patrons français. Sur la piste de Saint Georges, les 4×4 ne désemplissent pas d’ouvriers venus d’Oiapoque à la recherche d’employeurs. Avec 3503 habitants Saint Georges abrite une population cinq fois moins nombreuse mais avec un salaire minimum quatre fois plus élevé qu’à Oiapoque, sur la rive brésilienne. Avec l’arrivée du pont, on ne passe plus. Le projet de construction du pont sur l’Oyapock lancé lors d’une rencontre entre les présidents Chirac et Cardoso se concrétise finalement par la signature d’un accord. Il vise à la création d’une liaison routière qui reliera les communes de Saint-Georges, en Guyane, et d’Oiapoque, dans l’état d’Amapà. Le Brésil travaille à son expansion et termine la mise aux normes d’une piste de 600 km qui relie la frontière à Macapá sur l’embouchure de l’Amazone. Pour l’Europe, cette zone est la porte d’entrée en Amérique du Sud. Le délai de livraison de l’ouvrage initialement prévu en décembre 2010 est finalement repoussé. La consule du Brésil, Ana Beltrame, avait annoncé une date vers mars-avril pour l’inauguration du pont sur l’Oyapock, en présence des présidents Sarkozy, Lula et Dilma Roussef.

Christophe GIN

Biographie :

Il entre à l’agence VU en 1998 qu’il quitte quelques années plus tard et vient de rejoindre la coopérative Picturetank. Il obtient la bourse du talent en 1998 et le World Press Foundation en 2003.

Préoccupé par l’expérience humaine, il adopte une démarche quasi sociologique pour comprendre et montrer les comportements qu’un type de situation induit.

C’est ainsi qu’en 1995 à l’occasion d’une commande pour la presse il fait la connaissance de Nathalie, une jeune mère en situation de  grande précarité qu’il décide d’accompagner au quotidien durant sept ans. La relation qu’il construit avec Nathalie et sa constance lui permettent de faire des images où la morale et nos jugements conventionnels n’ont plus prise. On entre dans la compréhension de la réalité de l’autre. « Nathalie, conduite de pauvreté » sera la restitution de ce parcours de vie.

Depuis 10 ans, il partage son temps entre Paris  et le bassin amazonien. Il vit en forêt et documente la vie et l’exploitation de la nature par l’homme dans cette partie du monde qui ressemble au Far West des légendes. Les lois n’existent plus et l’existence oscille entre esclavage et liberté. On rentre dans la mythologie de ce qui anime l’homme, dans quelque chose de très archaïque, suivre ses rêves les plus fous au détriment des lois, de la nature et de soi-même.

HAÏTI AFTERMATH
Riccardo Venturi

HAÏTI AFTERMATH 

Le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 a fait plus de 222 000 victimes.

La ville de Port-au-Prince a été particulièrement touchée, des quartiers entiers ont été rasés, les principaux équipements ont été sérieusement endommagés.

Riccardo Venturi dresse un constat et documente, au lendemain du tremblement de terre, la tragédie du peuple haïtien.

La population connaissait avant cette ultime catastrophe des conditions de vie particulièrement rudes : la pauvreté, la violence politique et le crime organisé étaient des « urgences » quotidiennes.

Le séisme a aggravé cette situation. Selon les estimations de l’UNHCR (l’agence des Nations Unies pour les réfugiés), environ 1,5 millions de personnes ont dû être déplacées et survivent, aujourd’hui, dans des camps d’urgence sans l’eau courante ni services de santé.

Ce travail photographique montre les répercussions du séisme, non seulement des jours qui ont suivi la catastrophe : les dévastations, les victimes et le manque d’aide, mais aussi des difficiles conditions de vie de ces personnes déplacées, le développement de la situation sociale et politique, la reconstruction des installations urbaines ainsi que le développement de l’épidémie de choléra.

Riccardo Venturi s’est rendu en Haïti à trois reprises en janvier, mai et novembre 2010, Il y poursuit son travail afin de rendre compte de la situation politique du pays.

Riccardo VENTURI

Biographie :

Riccardo Venturi est né à Rome en 1966. Diplômé de l’Institut Supérieur de la Photographie de Rome en 1989, il débute sa carrière en réalisant des documentaires sur les problèmes sociaux en Italie et en Europe.
Au milieu des années 90, ses reportages portent davantage sur les pays en guerre, tel que l’Afghanistan pour lequel il remporte le World Press Photo Award en 1997. En 1999 il remporte la Mention Honorable Leica pour son reportage sur la guerre au Kosovo.
Il a couvert ces dernières années des évènements internationaux importants : le tsunami au Sri Lanka, le tremblement de terre en Iran en 2003… alternant ses reportages avec des investigations plus personnelles, comme son travail sur la propagation de la tuberculose à travers le monde.
Plus récemment, Riccardo Venturi a publié un ouvrage sur l’identité du Moyen Orient, parrainé par la « Tres Culturas foundation » en collaboration avec le journaliste et écrivain Eduardo del Campo Cortez.
Riccardo Venturi est représenté par l’agence Contrasto (Italie) depuis 2001.


FINALISTES 2011

Martina BACIGALUPO
« Umumalayika »
Violences faites aux femmes

Stephano DE LUIGI
« T.I.A. This is Africa »
Constat social et écologique

Gwen DUBOURTHOUMIEU
« Les mangeurs de cuivre »
Environnement, mines de cuivre

Thomas LOUAPRE
« Loin des yeux »
Handicap mental des enfants

Mara MAZZANTI
« Hôtel des poupées »
Transsexualité et prostitution

Frédéric MERY POPLIMONT
« Staring at nuclear sun »
Désastre nucléaire