Costa Chica : Afros métissés du Mexique.

Franck COURTEL


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Je suis encore dans l’état de Sonora quand je décide de me rendre dans la région limitrophe de l’état de Guerrero et de Oaxaca, sur la côte pacifique. Cette région, que l’on appelle la Costa Chica, située à quelques encablures au sud de la célèbre Acapulco. La Costa Chica : un espace encore vierge de toute invasion touristique et autres constructions immobilières sauvages. Je passe alors d’une chaleur sèche et étouffante à une autre plus humide, plus tropicale. Nous sommes en janvier et mes premiers pas me mènent à Cuajinicuilapa, Guerrero. Cette ville sera mon point de départ vers les petits villages tels que Santo Domingo, Tecoyame, Tapextla, el Callejon de Romulo,…Je souhaite en effet partir à la découverte de cette population dont on m’a tant parlé depuis ces 14 ans que je viens au Mexique. La première fois, c’était en 1996 et on me parlait déjà de Pinotepa Nacional, une ville non loin de là et réputée pour ses habitants « noirs » selon les dires des mexicains.

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Vivant dans une ville cosmopolite comme Paris et étant confronté au quotidien au phénomène du métissage, l’idée de partir au contact de ces gens germe très vite dans mon esprit. Cela sera pour moi un métissage mais avec une autre histoire, d’autres attitudes, d’autres peaux. Un autre regard pour d’autres regards.

Le contact est très facile et très agréable. Mes « modèles » collaborent avec plaisir même si parfois la timidité l’emporte au début. Il faut dire qu’un photographe français dans ces villages reculés n’est pas commun. Du coup, les questions fusent et l’échange est très riche sur le plan culturel. On me demande comment est la France, ce que l’on mange là-bas, si les filles et les garçons sont beaux, si je suis marié, et si je vais rester longtemps.

J’ai pu photographier facilement et j’en éprouvais parfois une certaine ivresse durant la prise de vue tellement les rouleaux de films s’accumulaient dans mon sac. J’aime cette idée d’aller loin, dans les endroits retirés où personne ne va pour rencontrer ces gens et leur offrir ce que chacun attends : de l’attention. Personnellement, la photographie est un moyen d’aller vers les autres. La photographie est pour moi un moyen de transcender ce que je trouve beau. J’ai trouvé ces gens beaux, dans les traits de leur visage, dans la couleur de leur peau, dans la douceur et l’intensité de leur regard, dans leur sourire.

Franck Courtel

Pays : Mexique

Nombre de photos : 30