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Le catholicisme en Chine a une histoire de plus de 700 ans. Il a connu de nombreux hauts et bas, notamment depuis la fondation de la Nouvelle Chine, mais ses adhérents n’ont jamais disparu. Le catholicisme représente un soutien spirituel important pour beaucoup et imprègne tous les aspects de la vie quotidienne, surtout dans certaines zones rurales isolées.
Yang Yankang a passé dix ans dans la province du Shaanxi pour y réaliser un ensemble d’images qui documente la vie des catholiques ruraux chinois, les Pauvres en esprit. Avec empathie et humour, il dépeint des églises et des cérémonies solennelles qui apparaissent comme des mirages dans les campagnes les plus reculées ; un calendrier mural avec des photographies de célébrités avec une partition écrite au-dessus qui est jouée par un groupe de femmes ; des pirogues et des maisons en terre qui servent pour la prédication et l’administration ; une famille paysanne en train de monter une figure du Christ ; les visages pieux des enfants qui chantent ; des processions endeuillées en tenue traditionnelle chinoise, portant un cercueil ou une croix à travers les champs de blé ; un prêtre en tenue de cérémonie servant la messe pour les malades dans un champ de maïs, etc.
La pratique de la photographie documentaire est apparue en Chine à la fin des années 1980 – début des années 1990 avec comme objet les personnes marginalisées (patients psychiatriques, homosexuels, personnes transgenres, catholiques, artistes libres, etc.) et les groupes vulnérables délibérément négligés par les élites puissantes. Ces images de Yang Yankang donnent à voir le courage de faire face à la réalité sociale en Chine : les photographies sont elles-mêmes d’une intensité visuelle, et à travers elles, le photographe exprime sa compassion.