LA NUIT DES SANS-ABRI, 20 Octobre 2017


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Il est 10h30 du matin, j’entends sur radio classique Montréal une annonce concernant la nuit des sans-abri qui se déroule le soir même. Je contacte les organisateurs afin d’avoir plus d’informations sur le déroulement de la manifestation.
17h30, me voilà parti pour une déambulation dans les rues de Montréal, entre le square Phillips et le square Cabot. 1h50 de marche, dont la fermeture est assurée par des vétérans à moto, pour rejoindre le square Cabot, où nous attendent, musiques, ateliers, workshop, présentation d’une ruche et dégustation de miel, atelier Cirque, distribution de hot-dogs et de boissons, braséros etc..
On a tous un rôle à jouer, lequel ?
28ème édition de la nuit des sans-abri à Montréal. L’histoire de la nuit. Lancée d’abord sous le nom de “La nuit des jeunes sans-abri” par le regroupement des Auberges du cœur en 1989, cette vigile de solidarité se déroulait pendant toute une nuit, dans le froid de l’automne à Montréal, et visait à sensibiliser la population du Québec aux difficultés vécues par nombre de gens, des jeunes surtout, qui connaissaient la précarité au niveau du travail, du revenu et de leur participation citoyenne. En 1997, les Auberges du cœur décident de tenir l’évènement simultanément dans leur communauté locale afin de rejoindre davantage les gens, partout au Québec.
C’est en 2001, que la nuit des jeunes sans-abri est devenue, la Nuit des sans-abri pour que l’évènement soit encore plus rassembleur et inclusif. Depuis ce temps, les vigiles, années après années, sont organisées aux quatre coins du Québec par le milieu communautaire, très souvent appuyé par le réseau public.
Ainsi, depuis 1989 tous prennent la rue pour dénoncer la pauvreté des jeunes et des moins jeunes. Cet évènement se veut un moment pour se réunir, réfléchir et se sensibiliser à la dure réalité quotidienne que vivent les personnes en situation ou à risque d‘itinérance, ou ayant vécu une situation d’exclusion.
C’est aussi un moment pour tenter de comprendre les différentes causes qui mènent à l’itinérance.
C’était l’occasion pour moi de rencontrer ces “oubliés souvent fantomatiques” de notre société, comme cette femme inuit, aujourd’hui sortie de la rue, qui tout en me racontant son histoire me sort de son sac une chaussure de petite taille, qu’elle conserve précieusement depuis le décès de son jeune garçon.

Photographies TELLOK Mark