CAUSE, ANIMAL !

ANIMAL TALK
Les rapports homme / animal vus par le collectif Scorbut


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Pourquoi passer par la caricature ?

 

“La caricature sert un peu à venger ceux qui eux ne peuvent pas s’exprimer.”
Stefan Zweig

La galerie FAIT & CAUSE a été créée en 1997 pour développer notre action militante sur les mentalités individuelles et sur les comportements collectifs.
En 25 ans, nous avons réalisé près de 120 expositions consacrées aux sujets de société (en France et dans le monde). Il s’est agi, dans la quasi-totalité des cas, d’expositions de photos parce que la photographie est un médium privilégié pour montrer les problèmes et dénoncer les injustices.
Dans tous les cas, nos choix ont été faits de façon à mettre la pertinence des images et leur qualité au service des causes.
Nous sommes de plus en plus conscients de la gravité des questions d’environnement et de celles concernant la condition animale. En elles-mêmes et dans leur lien avec notre propre état de vivants.
Nous avons, au cours de ces dernières années, réalisé des expositions consacrées à la pollution, à la surexploitation des ressources naturelles, aux trafics d’animaux, à la surpêche, à la corrida…
Pour « CAUSE, ANIMAL ! », nous avons fait appel aux dessinateurs et caricaturistes du collectif Scorbut parce que nous sommes convaincus que leur art percutant et corrosif peut montrer la barbarie, la violence, la cruauté dont les animaux sont aujourd’hui victimes par cupidité, par sadisme et par bêtise.

Michel Christolhomme
Président de l’association Pour Que l’Esprit Vive

 

 

Why use caricature?

“Caricature serves a bit to avenge those who cannot speak out.”
Stefan Zweig

The FAIT & CAUSE gallery was created in 1997 by the non-profit organization Pour Que l’Esprit Vive to develop advocacy campaigns on individual and collective behavior.
In 25 years, we have showcased nearly 120 exhibitions devoted to social issues (in France and around the world). They were primarily photo exhibitions because photography is a privileged medium for exposing problems and denouncing social injustices.
In all cases, our choices were made in such a way as to highlight the photos and their ability to serve a cause.
We are increasingly aware of the seriousness of environmental and animal rights issues. In themselves and in their connection with us, human beings.
In recent years, we have held exhibitions devoted to pollution, the overexploitation of natural resources, wildlife trafficking, overfishing, bullfighting…
For “Animal Talk,” we called on the cartoonists of the Scorbut collective because we are convinced that their hard-hitting, corrosive art depicts the barbarism, violence, and cruelty with which animals today fall prey, due to greed, sadism, and stupidity.

Michel Christolhomme, President of Pour Que l’Esprit Vive

 


 

CAUSE, ANIMAL !

A force d’annoncer qu’elle était imminente, la sixième extinction du vivant est bel et bien là. On n’avait pas vu ça depuis 65 millions d’années – depuis la fameuse disparition des dinosaures. Elle ne fait que commencer, à peine 2 ou 3% du vivant a déjà disparu, mais tous les spécialistes s’en effarent : elle va très vite.
Depuis que Descartes a décrété que l’animal n’était qu’une machine dépourvue de parole et de raison, notre société industrielle s’en est donnée à cœur joie. La vivisection sans états d’âme. Les expériences de laboratoire à volonté -un million de souris sacrifiées chaque année en France. L’élevage industriel concentrationnaire, poules, cochons, lapins, dindes, canards, etc. La fabrication de la vache folle. Les fonds sous-marins surexploités. L’aquaculture applaudie partout. La chasse comme divertissement de masse. Les trafics d’animaux exotiques. Le pangolin désigné comme ennemi -ah non, tiens, ce n’était pas lui.
Pour couronner le tout, les premières disparitions de masse. On en a fait, du chemin, depuis la disparition du dodo de l’île Maurice (1680), du moa de Nouvelle-Zélande (1773), du grand pingouin (1844), de la tourte voyageuse américaine (1900), du dauphin de Chine (2002). Désormais, sur deux millions d’espèces identifiées, la moitié est menacée à terme. Même les politiques commencent à s’en émouvoir. Et les grands raouts internationaux se succèdent pour tenter de freiner la machine de mort. Le prochain aura lieu en avril 2022 à Kunming (Chine).
L’animal, heureusement, ne compte pas que sur les décideurs. Voilà que partout de multiples voix s’élèvent en sa faveur. Il ne serait pas qu’objet, viande, cobaye, distraction, victime. Il aurait son mot à dire. Des choses à nous apprendre. Sur nous, et sur ce monde que nous avons en partage.
La galerie FAIT & CAUSE lui ouvre grand les portes. Pour commencer, du 2 févier au 12 mars, les dessinateurs du collectif Scorbut évoquent l’animal maltraité, exploité, surexploité. Dans un second temps, du 16 mars au 30 avril, ils exploreront d’autres pistes. Vivre ensemble devrait être possible.

Jean-Luc Porquet

 

ANIMAL TALK

By dint of announcing that it was imminent, the sixth mass extinction is upon us. We haven’t seen this in 65 million years – since the famous extinction of the dinosaurs. This is only the beginning: barely 2 or 3% of living things have already vanished. All experts are shocked by its rapidity.

Descartes’ theory that the animal is nothing but a machine devoid of speech and reason only fed our industrial society. Mercilessly vivisection. Countless laboratory experiments – one million mice sacrificed each year in France. Industrial concentration camps – chickens, pigs, rabbits, turkeys, ducks, etc. The making of the mad cow disease. Deep-seabed overexploitation. Aquaculture celebrated everywhere. Hunting as mass entertainment. Wildlife trafficking. The pangolin identified as a public enemy – ah no, it wasn’t him!

Topping it all off, the first mass extinction. We have come a long way since the extinction of the dodo of Mauritius (1680), of the New Zealand moa (1773), of the great penguin (1844), of the American passenger pigeon (1900), of the dolphin of China (2002). Currently, out of two million species identified, half are ultimately threatened. Even politicians are waking up. International summits follow one another to try to slow down the killing machine. The next one will take place in April 2022 in Kunming (China).

Fortunately, animals do not rely solely on decision makers. Voices are being raised globally in their favor. They wouldn’t just be commodities, food, guinea pigs, distractions, and victims. They would have their say. Teach us about us, and about this world that we share.

The Fait & Cause gallery opens its doors to them. To begin with, from January 19 to February 26, the cartoonists of the Scorbut collective address the mistreated, exploited, and overexploited animal. Then, from March 2 to April 16, they will explore alternative options. Living together should be possible.

Jean-Luc Porquet

 



Collectif SCORBUT

Scorbut a vingt-quatre ans et toutes ses dents.
En 1998, la France accueille la coupe du monde de football. Tout le monde est ravi. Cabu, Kerleroux et Wozniak encore plus. Ces trois dessinateurs du Canard enchaîné se déchaînent. Au point que les 8 pages du palmipède ne suffisent pas à publier tous leurs dessins. D’où leur idée de créer un site internet.
Scorbut !
Le site s’ouvre par la suite à un collectif d’artistes œuvrant dans des domaines aussi variés que le dessin, la musique, la peinture, la sculpture ou encore l’élaboration de vitraux. Au fil des années, Scorbut accueillera les dessinateurs Cardon, Guiraud, Delambre, du Canard enchaîné. Charb, Wolinski, Tignous, Luz, Honoré, de Charlie Hebdo. Des écrivains comme Ramon Chao (ou son fils Manu Chao, qui offre des poèmes), des journalistes comme Anne Jouan, Frédéric Pagès ou Jean-Luc Porquet. En 2014, Vera Makina et Adelina, dessinatrices au Canard, et le sculpteur Cébé le rejoignent. Deux ans plus tard, le vitrailliste Léo Amery.
L’attentat contre Charlie Hebdo et la mort de Cabu n’entravent en rien la volonté de Scorbut de perdurer. Quel meilleur hommage que de continuer, crayon à la main ? Organisation d’expositions, concerts, ciné-club, street-art, collaboration avec le Prix de la Démocratie (fondé par l’Institut Marc Sangnier) ou avec le DAL (Droit Au Logement) : Scorbut continue.
Le foot mène à tout !

 

Petites biographies

Faut-il vraiment présenter Cabu ?
Cabu : caricaturiste et dessinateur emblématique de la presse française. Il collabore avec de nombreux journaux satiriques comme Hara-Kiri, Charlie Hebdo et le Canard Enchaîné dont il est l’un des piliers durant plusieurs décennies. Il est également l’auteur de nombreuses bandes dessinées et d’ouvrages plus personnels relatant ses voyages et sa passion pour le jazz.

Wozniak : né à Cracovie, expulsé de Pologne pour son appartenance à Solidarnosc, il dessine au Canard enchaîné depuis plus de 30 ans. Avec Cabu et Kerleroux, il a fondé le site satirique Scorbut. Il aime collaborer avec des musiciens, notamment Archie Shepp et Manu Chao (livres, affiches, pochettes de disques). Il lui arrive de dessiner en direct lors de certains concerts. Il a exposé ses oeuvres de Majorque à Cuba en passant par la Suisse, l’Argentine, le Mexique. Il soutient régulièrement l’association Droit Au Logement..

Kerleroux : Il a collaboré à de très nombreux journaux, Politique Hebdo, Libération, Le Matin, Le Gri-Gri International, Le Monde, etc. Il dessine au Canard Enchaîné depuis plus de 30 ans. Il est l’un des fondateurs de Scorbut, avec Cabu et Wozniak. A son actif, deux albums et plusieurs livres illustrés.

Cardon : Il a publié ses premiers dessins dans Bizarre, de Jean-Jacques Pauvert. Puis, en 1968 dans l’Enragé. Et aussi dans l’Humanité, le Monde, l’Echo des savanes, etc. Et, à partir de 1974, dans le Canard enchaîné. Il a participé régulièrement à l’émission mythique de Jean Frappat, Du tac au tac, et publié plusieurs albums.

Adelina : jeune artiste kazakhe, elle publie régulièrement ses dessins au Canard enchaîné depuis 2017. Elle est également membre active de Scorbut, et a illustré nombre d’ouvrages. Touche-à-tout, elle s’essaye avec succès au stylisme et à la création d’affiches cinématographiques.

Cébé : membre de Scorbut, il peint et sculpte depuis les années 80, travaillant les matériaux les plus divers, acier, laiton, bronze, bois ou céramique. Il réalise également du mobilier d’intérieur et urbain, ainsi que des oeuvres monumentales.

Jean-Luc Porquet : Journaliste au Canard enchaîné depuis 1994, il y tient notamment une chronique sur l’écologie et la société technicienne, tout en y signant les critiques théâtrales. Il a écrit plusieurs ouvrages, dont le dernier est Le grand procès des animaux (éditions du Faubourg).

 


 

Photographies
Artistes : Adelina, Cabu, Cardon, Cébé, Kerleroux, Wozniak
Textes de Jean-Luc Porquet


VERNISSAGE du 2ème volet de l'exposition : Samedi 2 avril 2022
Du 02/02/2022 au 30/04/2022
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix
75004 Paris
France

Horaires : Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Téléphone : +33 1 42 74 26 36
contact@faitetcause.org
www.sophot.com