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La photographie documentaire de Munem Wasif pose le regard sur des êtres en large de la société, mis à l’écart, ignorés, oubliés ou opprimés. Migrations, changement climatique, vie dans les villes sont les sujets qu’il aborde la plus fréquemment.

Le Bangladesh où cent soixante cinq millions d’habitants s’entassent sur un territoire plus petit que l’état du Wisconsin, aux États-Unis, est une des premières victimes du changement climatique. Les habitants sont ici à la merci de la nature : certains vivent avec le souvenir d’avoir laissé échapper la main d’un enfant emporté par le raz-de-marée provoqué par le cyclone Sidr.

D’heureux villageois menant une vie rurale et paisible, ils sont devenus de simples chiffres dans les statistiques, sous l’étiquette de  »réfugiés climatiques ».

Un témoignage puissant où la beauté de l’image est au service de la vérité et de l’empathie pour les hommes et les femmes saisis dans leur vie quotidienne. Aucun texte n’est nécessaire pour comprendre le drame de ces gens qui, pour trouver leurs six cruches d’eau potable par jour doivent faire onze kilomètres, en moyenne, parfois, à la saison des pluies, en ayant de la boue jusqu’aux genoux.