This post is also available in: French

Sénégal, 2022-2023

Ce travail aborde le retour des migrants sénégalais qui ont quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure et qui sont ensuite revenus au Sénégal.
Chaque année, des dizaines de milliers de personnes risquent leur vie en quittant le Sénégal. Toutefois, un certain nombre d’entre elles reviennent au pays, après quelques mois ou années passées à l’étranger.
La réalité rencontrée sur les routes de l’exil ne correspond pas toujours aux attentes. Leur voyage de retour a souvent été compliqué, que ce soit à la suite d’un rapatriement forcé ou d’une décision volontaire. Dans un contexte où le chômage élevé pousse de nombreuses familles à encore considérer l’émigration vers l’Europe comme une lueur d’espoir vers un avenir meilleur, le retour de ces hommes et ces femmes les plonge souvent dans un mélange complexe de sentiments, notamment la honte et le regret. Ils et elles portent le poids, parfois encore des années après, de ne pas avoir été à la hauteur des espoirs de leur famille et de leur communauté.
D’une solution pour nourrir leurs proches, ils deviennent un problème. Ils se sentent également tiraillés entre la quête de réintégration et l’espoir de se construire une nouvelle vie. Souvent redevables d’une « dette morale » auprès de leurs familles qui ont souvent investi dans leur départ, pour eux, il leur est impossible de devenir un fardeau financier.
À travers les rencontres et les témoignages de Macoumba, El-Hadj, Moustapha et Salamba, j’explore les défis auxquels ils font face et les rêves qui les animent, révélant une force intérieure qui continue de briller.

Ce travail a été mentoré par le collectif ITEM.

Escale à la Grange aux Belles – Images du réel met en valeur depuis une décennie la singularité des expériences des photojournalistes émergents. Ce cycle d’expositions permet aux publics de découvrir une grande variété de situations mais aussi de sensibilités et de conceptions d’un même métier. Ils voient ainsi s’exprimer l’attention aux autres et à l’environnement qui caractérisent invariablement le photojournalisme, le souci de la justice, de la liberté et des droits humains. Le photojournalisme est un outil essentiel au fonctionnement des démocraties modernes, a fortiori au début de XXIème siècle, où règnent la profusion indifférenciée des opinions et la désinformation virale.
Les sujets présentés cette saison décryptent les principaux rouages des grands événements auxquels nous avons assistés et leurs conséquences actuelles. Augmentation de la population, épuisement des ressources, disparition de la biodiversité, catastrophes écologiques dont les conséquences humaines, environnementales et économiques sont désastreuses. Les pays en développement – et principalement ceux du continent africain- en sont les premières victimes ainsi que leurs populations, particulièrement exposées et de plus en plus vulnérables.
Escale : des sujets peu médiatisés mais nécessaires à la compréhension des enjeux mondiaux, un panorama du monde qui tisse le lien entre hier, aujourd’hui et demain et qui met en perspective les questions brûlantes de l’actualité de prendre conscience et d’agir.
Paris Anim’ La Grange aux Belles –

Biographie de Jennifer Carlos
Jennifer Carlos est une photographe indépendante basée à Paris, diplômée de l’Université de Perpignan (en photojournalisme) et des Beaux-Arts de Bourges et de Nice. Elle exerce également comme travailleuse sociale depuis 18 ans et anime des ateliers de peinture et photographie pendant 3 ans.
Elle a travaillé pour Le Monde, publié dans La Croix, Vice, Reporterre, Libération, Geographical, NRC, Médiapart, Der Spiegel, …
En 2021, elle intègre l’agence REA et participe au programme de mentorat du collectif ITEM de 2022/2023. À travers ses photos, elle souhaite « raconter des histoires touchant à l’exclusion sociale et aux territoires vécus ».