This post is also available in: Anglais

Lauréats de la 7ème édition du concours SOPHOT

Exposition du 16 mai au 13 juillet 2017  –  Galerie FAIT & CAUSE  –  Paris

« EXTRA/ordinaire »
Christophe Hargoues

EXTRA/ordinaire

Une résidence immense, à l’écart de toute commune, parcourue d’un dédale de couloirs bordé d’amples baies vitrées. C’est là que sont accueillies quarante-cinq personnes et que travaillent plus d’une centaine d’autres. Médecins, infirmiers, aides-soignants encadrent les résidents, tous atteints de maladies neuromusculaires dégénératives ; parmi ceux-ci, certains sont là depuis peu, d’autres depuis plus de vingt ans…

Au sein de ces quelques mille mètres de couloirs, les aides-soignantes se déplacent à vélo; les résidents, eux, ajustés dans leurs fauteuils roulants électriques vont et viennent posément. Chacun d’entre eux possède sa propre pièce : son cocon, son univers ; concentré d’images, de souvenirs, de passions. Le silence y est prédominant, la parole, elle, est rendue parfois difficile, voire impossible par la maladie et sa lente évolution. La dépendance est omniprésente, et le dénouement connu. C’est un monde à part, où la perception du temps et de l’espace est altérée, transformée : tantôt comprimée, tantôt distendue.

Sans faire abstraction de ce qu’est leur quotidien et de la vie de l’établissement, Christophe Hargoues a proposé à onze résidents de se mettre en scène dans leur chambre médicalisée. Cette représentation photographique est tout d’abord l’expression d’une passion révélée, d’une vérité cachée ou tout simplement d’un souhait. Une fois retenue, cette évocation occupe tout l’espace physique de la pièce ; elle l’envahit littéralement afin d’aboutir à une vision où l’imaginaire et l’illusoire supplantent la condition humaine et le tangible.

Christophe HARGOUES

Biographie :

Né à Montpellier en 1973, Christophe Hargoues vit à Paris.

« Ma première vie est « forestière ». Ingénieur de formation, j’ai travaillé au sein de cette filière pendant 8 ans. En 2007, je sors du bois et décide d’entrer en photographie. Parallèlement à mes commandes, mes travaux personnels s’orientent naturellement vers des univers graphiques, colorés, et décalés, parfois teintés d’humour et de poésie. ».

En 2016 « EXTRA/ordinaire » – Finaliste Bourse du Talent BNF catégorie Portrait – Paris

Près de quatre années ont été nécessaires pour réaliser ces portraits et ce reportage (des photographies en noir et blanc permettent de contextualiser le quotidien et les conditions de réalisation des portraits).

Chaque mise en scène de portrait a nécessité deux à trois mois de préparation en amont ; deux journées sur site étaient consacrées à l’installation dans les chambres médicalisées. Une dizaine d’entreprises et d’associations ont participé bénévolement à ce projet. Les personnes présentes sur ces photos ne sont pas des figurants déguisés. Les photos couleurs sont post-produites de manière classique sans insertion numérique.

« DISAPPEARING GLASGOW »
Chris Leslie

© Chris Leslie

DISAPPEARING GLASGOW  (GLASGOW DISPARAÎT)

Suite à la destruction de tours d’habitation, la ligne d’horizon de la ville de Glasgow a subi une transformation radicale. Depuis 2006, 30% des HLM (Habitations à loyer modéré) de la ville ont disparu, des communautés ont été dispersées aux quatre coins de la ville et le ‘East End’ a été ‘ressuscité de ses cendres’ suite aux Jeux du Commonwealth. Serait-il possible que ce Glasgow ‘disparaissant’ annonce une renaissance au sein de la ville ?

Durant neuf ans Chris Leslie a autofinancé son projet de reportage autour de cette récente phase de démolition/transformation de sa ville natale. A travers ses chroniques, illustrant des entretiens et des archives collectées auprès d’anciens comme nouveaux habitants, il raconte les histoires de ces personnes dont le quotidien semble être de faire face à un cycle interminable de démolition et de destruction.
Le projet met en lumière des photographies, courts-métrages et aussi des objets trouvés sur le chemin.

Chris LESLIE

Biographie :

Photographe et cinéaste, Chris Leslie est reconnu comme le chroniqueur le plus cohérent de l’histoire récente de Glasgow. Sa nouvelle exposition multimédia (photographies et film) et le livre, Disappearing Glasgow, sont le témoignage d’une ère de changement spectaculaire pour sa ville natale, Glagow.

Il en documente depuis 9 ans la « régénération/démolition ». C’est à partir de 2006 que la physionomie de la cité écossaise a été radicalement transformée.

Depuis, 30% des immeubles HLM de la ville ont été détruits entraînant une dispersion de communautés entières d’habitants.

Le photographe s’est alors questionné sur la renaissance de sa ville face à ces bouleversements spectaculaires.

À travers ses chroniques, illustrées d’entretiens et d’archives collectées auprès d’anciens comme de nouveaux habitants, Chris Leslie nous restitue les histoires de ces personnes dont le quotidien semble être de faire face à un cycle interminable de démolition et de destruction.

C’est par le biais de la photographie mais aussi du court-métrage qu’il témoigne de ces transformations.

Chris Leslie est un photographe et cinéaste documentaire récompensé par le prix BAFTA Scotland (New Talent) de Glasgow. C’est en 1996 dans les Balkans déchirés par la guerre qu’il entreprend un premier projet photographique comme bénévole dans un orphelinat de Sarajevo. Durant quatre étés, il travaille avec des enfants, enseignant les principes de base de la photographie.

En 2010, il est diplômé de Distinction en MA en Photographie Documentaire du London College of Communication. Son projet final était un projet multimédia, qu’il poursuit aujourd’hui sous le titre « Disappearing Glasgow ».

« Disappearing Glasgow » a été publié en octobre 2016 par Freight Publishing et sera réédité en avril 2017. Ces travaux (photos et films) ont été montrés en Europe, notamment à la Chambre des Communes et au Parlement Européen.


FINALISTES 2017


Cyrille BERNON

« IDOMENI – Une enfance dans les camps »
5 000 enfants sur 13 000 réfugiés ont survécu dans la boue et le froid dans le camp de la honte : le camp d’Idomeni, au nord de la Grèce…

Pierre FAURE
« En silence »
La précarité n’épargne pas le milieu rural. Jean-Paul, paysan du Cantal, relativement isolé, survit difficilement, seul dans sa ferme.

Valérie LEONARD
« Black Hell »
Dans l’Etat du Jharkhand, au nord-est de l’Inde, la vallée de Damodar est un enfer sur terre. Les mines de charbon à ciel ouvert y ont remplacé la forêt.

Gilles MERCIER
« Zona de Alb »
Ouvert dans les années 30, Tichilesti, petit village roumain proche du Delta du Danube, est un lieu d’exil pour les personnes atteintes de la lèpre et demeure à l’heure actuelle leur terre d’accueil.

Hubert SACKSTEDER
« Domicile : Cimetière »
Le North Cemetery à Manille, aménagé en 1904, est certes un lieu pour les morts, mais également un lieu de vie. Il compte près de deux mille habitants.

Jin TIAN
« L’orphelin de la Chine »
L’orphelinat Ai Zhi Jia dans la province de Nanyang abrite misérablement des enfants abandonnés en raison d’un handicap ou d’une maladie grave.