À Puno, au Pérou, se déroule tous les ans au mois de février l’une des plus grandes fête du continent : la Virgen de la Candelaria. Elle correspond à la fête de la Chandeleur en Europe. Les origines de ce culte sont particulièrement complexes car liées aux croyances autochtones. Sainte patronne de la ville, elle est associée à la Pachamama (la terre culte), le lac Titicaca, les mines et le tonnerre, en plus de symboliser la pureté et la fertilité. Si les groupes ont rivalisé dans le stade de la ville à l’occasion d’un grand concours de danse, leur énergie n’en est pas diminuée et ils continuent de donner dans la rue le meilleur d’eux-mêmes, fiers de parader, emplis de foi, mais aussi d’alcool. Les hommes sont vêtus de costumes impressionnants : épaules chargées d’épaisses carapaces brodées, visages dissimulés derrière de gigantesques masques qui pourraient être d’inspiration chinoise, ou encore arborant des santiags recouvertes de grelots résonnants. Les femmes se divisent en deux catégories : les plus vieilles ont mis leurs habits traditionnels, froufrous de jupons, châles et cheveux nattés, les plus jeunes misent sur des plateformes boots scintillantes et jupettes ultra-courtes assorties. Cette explosion de couleurs, de paillettes, de débauches et de joies dure jusque tard dans la nuit. Honorer n’est surement pas un verbe suffisamment fort pour décrire ce qu’il se passe lorsque 30 000 danseurs, 8 000 musiciens et des milliers de spectateurs envahissent la petite ville de Puno et dansent jour et nuit pendant plus de deux semaines. Représentants les différentes villes du pays, ils ont passé plusieurs mois à préparer leurs costumes et leur chorégraphie, empruntant souvent de l’argent pour réaliser leur tenues. Au Pérou 80% des habitants se disent catholiques mais l’on découvre dans chaque silhouette les signes de l’adoration à la vierge, les traits des esprits incas et une pointe d’accessoires modernes.