Un échange qui ne meurt pas

Charly BROYEZ


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Depuis 2008, je mène un atelier photographique avec des personnes à handicap mental au sein de l’association Aslive, et ce, à raison d’un week-end par mois avec comme point d’orgue, un camp de deux semaines en août. L’association emmène les malades loin de leur foyer, dans un gîte et leur permet de s’adonner à diverses activités culturelles et sportives. A notre arrivée, je le leur remets des appareils photo jetables, afin qu’ils s’expriment de manière différente et plus profonde. La photographie est un moyen de mettre à nu leurs personnalités complexes à comprendre ; celles-ci se reflètent dans leurs réalisations d’une originalité inattendue. Ceux qui sont incapables de communiquer, arrivent parfois à délivrer des messages d’une intensité étonnante au travers de leurs images. Et après quatre années, alors qu’ils étaient réticents au début, une certaine joie m’envahit lorsque ce sont les personnes handicapées qui me réclament des appareils photo. La vocation d’un tel travail est de faire évoluer l’esprit de tous. En les photographiant au quotidien, mon intention est d’immerger le regard extérieur dans un monde, certes en retrait, mais qui fait partie de notre société, caractérisée par un égoïsme de plus en plus présent. De plus, l’échange qu’engendre cet atelier, par le simple fait d’être photographié et de se photographier entre eux, leur permet d’avoir une image plus positive d’eux-mêmes.

 


Pays : France
Lieu : Paris

Nombre de photos : 40