Ce Reportage Photographique sur les "travailleuses sexuelles" de Quito a été réalisé dans l’un des trois centres d’accueil pour femmes de Quito. Ce centre comprend notamment un des 22 ‘‘Commissariats des Femmes et de la Famille’’ d’Equateur, lieux d’accueil privilégiés créés à la fin des années 90 sous la pression des organisations féministes équatoriennes.
On observe à travers ces photographies un forum organisé par l’association Asoprodemu, créé par les travailleuses sexuelles de Quito qui souhaitaient s’unir pour défendre leurs droits. Ce forum visait à favoriser la prise de parole de femmes dont le quotidien semble à peine dicible, à travers des ateliers ludiques portant sur des aspects précis de leurs conditions de vie. Elles portent ainsi des badges qui laissent leur identité poindre sous l’anonymat qu’elles s’imposent depuis leur premier jour de travail et dont elles refusent de se débarrasser lors de tels moments de prise de parole. De même que leur parole, leur visage et leur identité antérieure sont donc réservés à un usage éphémère dans un lieu et un temps clos, auxquels seules ont accès leurs compagnes.
Des Travailleuses Sexuelles. De simples prénoms.