Refuge

Gilles PICAREL


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4 heures du matin, Alex a la main en sang, il s’acharne à cogner sur un mur et sombre progressivement dans un cocktail de désespoir et d’automutilation. Cela fait 3 jours que je suis retourné à Montpellier afin de travailler avec les jeunes pris en charge par l’association le Refuge. Affirmer leur homosexualité a déclenché un acte d’exclusion de la part de leur famille, les confrontant brutalement au monde de la rue. Voilà plus d’un an que je les rencontre régulièrement, que j’entend leur histoire et pressens leur détresse mais ce soir c‘est la première fois que je la ressens aussi distinctement. La souffrance physique d’Alex m’éloigne de tout sentiment d’irréalité, elle me confronte à moi même, à mes parts d’ombres et fait écho à mes propres blessures. Nous discutons jusqu’au petit matin, j’essaie de le calmer, de l’apaiser, sa fatigue devient mon alliée, il se rapproche, s’accroche à moi, son sang imprègne mes vêtements et coule le long de mon bras.

 

Pays : France
Lieu : Montpellier

Nombre de photos : 50