« Quand je serai grand … je serai »

Les Enfants du Mékong

Jean-Jacques FLACH

©JJFLACH


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J’ai eu le privilège d’entrer en immersion au sein d’une association reconnue pour ses œuvres caritatives.

Enfants du Mékong, créée en 1958 n’a cessé d’évoluer pour s’adapter aux demandes du terrain et de la population locale. Depuis, un lien d’amitié avec les peuples d’Asie n’a cessé de grandir. Elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction. 

Mon périple commence au Cambodge dans les villes à Battambang, puis Sisophon et pour finir à Banteay Chhmar, l’autre Angkor.

Malgré une guerre fratricide en 1975 par les Khmers rouges, qui a causé la mort de 1,5 à 2,0 millions de Cambodgiens. L’on ressent tout de suite la résilience de la population. La discrétion, l’accueil et le sourire sont de mises.

En réponse à un manque d’infrastructures et de compétences liées à l’éducation, les enfants issus de familles pauvres des campagnes sont recueillis par cette association dans des centres d’hébergements qui ont pour mission d’éduquer, de former et d’accompagner les enfants et les jeunes, afin de leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie matérielles et de se construire, intellectuellement, affectivement et moralement.  

Cette démarche non élitiste, mais ciblée prend en compte l’indigence de l’enfant et de sa famille, sa motivation et sa capacité à apprendre. Grâce au parrainage scolaire et aux cours complémentaires gratuits, la communauté ambitionne un double objectif : permettre d’acquérir des connaissances et des compétences, mais aussi construire la personnalité de l’enfant à travers une formation intégrale. Ainsi soutenus, ils peuvent se concentrer sur leurs études, avec de beaux résultats…100% des enfants des centres obtiennent le baccalauréat.

A terme, les enfants seront formés à un métier et soutenu à l’insertion professionnelle afin qu’ils deviennent des acteurs responsables et soucieux du bien commun, au sein de leur communauté.

J’ai été stupéfié par l’exigence du travail de ces enfants et adolescents qui s’activaient dès 5 heures et ce jusqu’à tard dans la nuit ! Leurs journées sont rythmées par ; les petits déjeuners, entraide envers les plus petits, départ à vélo ou à pied à l’école, travaux d’utilité collectif dans le centre. Dès 16 heures, retour au centre d’hébergement. Une heure de temps libre, puis le dîner.  S’en suit le soutien scolaire des cours de rattrapages jusqu’à 21heures.

Malgré ces journées chargées qui permettent aux enfants de grandir dignement, et de devenir des personnes responsables et soucieuses. L’esprit de communauté et de solidarité y sont constamment présents. Je ressent de la joie, des visages heureux d’être à l’école, sans jamais une plainte et une farouche volonté d’apprendre et de réussir. En parlant de leur métier d’avenir, leurs yeux pétillent ; enseignants, chercheurs, docteurs, pilote de ligne…

Quand ils quitteront l’école le baccalauréat en poche, ils n’auront aucun souci à trouver un emploi bien rémunéré. Certains enchaineront sur des études supérieures d’autres subviendront aux besoins de leur famille et resteront en contact avec l’association qui les avait accueillis. 

 


En 2022, ce sont plus de 23 000 enfants parrainés et 60 000 enfants soutenus qui peuvent ainsi accéder à l’éducation.

 

 

Pays : Cambodge
Région : Nord du Cambodge
Lieu : Battambang, Sisophon et Banteay Chhmar

Nombre de photos : 25