Sylvain GOURAUD
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En 1923, Mustapha Kemal fonde la République démocratique de Turquie. Gouverneur militaire il imposera au pays, à la manière d’un dictateur, une vision européanisée. Code civil suisse, alphabet français, universités anglaises…. Cette démocratie imposée par un seul homme et non provoquée par le peuple, constitue l’élément le plus influent de l’ambiguïté de l’identité turque. Outre sa position géographique entre Asie et Europe, la Turquie a subi autant l’influence chrétienne que musulmane, voit son armée comme une garantie de maintien de la démocratie et pousse la laïcité jusqu’aux limites des libertés individuelles. À l’université, comme au lycée, les jeunes filles n’ont pas le droit de porter le voile. Certains doyens progressistes laissent quelques étudiantes recouvrir leur voile d’un chapeau ; ce qui donne lieu à toutes sortes de coquetteries inattendues. Certaines universités obligent les étudiantes à laisser apparaître leurs cheveux. Quelques-unes revêtent alors une perruque par-dessus leur voile. Comble de l’ambiguïté, le voile qui est censé cacher la féminité des longs cheveux est recouvert d’un artifice qui en annule les effets. Prises entre la loi et leur conviction religieuse, ces jeunes étudiantes représentent plus que jamais l’ambiguïté de l’identité turque.
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