En République Dominicaine se trouve de nombreux villages de coupeurs de canne à sucre, habités par des réfugiés haïtiens pour la plupart en situation illégale et vivant dans des conditions déplorables, les infrastructures concernant la santé, l’eau, l’habitat ou la scolarisation y étant inexistantes ou dans un état précaire. Depuis 5 ans, l’action d’une ONG, Maison de Sagesse, dans un de ces villages, le Batey Mamey, a permis d’apporter les infrastructures indispensables à l’amélioration du quotidien et de légaliser une partie des enfants nés sur le sol dominicain. Au terme d’un mois de vie dans ce village, riche de rencontres et d’échanges, le plus bel enseignement de ces haïtiens demeure pour moi leur force de vie et leur dignité au sein d’un dénuement extrême. Cette expérience m’a également conduit à m’interroger sur notre condition d’occidental où comme le disait Jacques Julliard, nous vivons dans une : « drôle de société où le malaise des riches est plus bruyant que la souffrance des pauvres ».