Les Mangeurs de Cuivre

Gwenn DUBOURTHOUMIEU


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La « ceinture de cuivre » katangaise, à l’extrême sud-est de la République démocratique du Congo, recèle 10 % des réserves mondiales de cuivre et 34 % de celles de cobalt. Début 2011, le cours du cuivre a atteint son record historique : 10 000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange. Depuis, la tendance s’est confirmée, maintenant le cours à plus de 8000 dollars la tonne. Profitant de ce boom sans précédent et d’une libéralisation organisée par la Banque Mondiale au début des années 2000, d’immenses fortunes se bâtissent à la faveur d’une gestion particulièrement opaque des revenus du secteur minier. Jusqu’à présent, seules quelques multinationales et une poignée d’individus proches du pouvoir a les moyens d’en profiter. Paradoxalement, la situation des quelques 200 000 « creuseurs » katangais qui survivent grâce à cette activité et constituent encore la majorité de la main d’œuvre, s’est aggravée. Les investissements des multinationales occidentales, indiennes ou chinoises les ont chassés des sites les plus riches. Forcés à revendre leur production à bas prix aux partenaires gouvernementaux ou contraints de se rabattre sur l’exploitation des rejets industriels, ils amoindrissent encore leur espérance de vie comme leurs revenus.

 


The "copper belt" situated in the Southeast of the Democratic Republic of the Congo, holds 34 % of the world reserves of cobalt and 10 % of the world copper reserves. Early 2011, the copper price reached its historic record: $10000 US per ton on the London Metal Exchange. Since then, the trend continues, maintaining the price at more than $8000 US per ton. Taking advantage of this unprecedented boom and of the liberalization of the mining sector organized by the World Bank at the beginning of 2000s, immense fortunes are made shielded behind an opaque management of the revenues. Until now, this wealth has benefited only a minority of wheeler-dealers close to the power. Paradoxically, the situation of the some 200000 "creuseurs" (artisan miners) who make up the majority of the workers has worsened. This sharp rise in prices has attracted multinational companies that chased thousands of them away from the richest sites. Only 25 % of this non-qualified workforce were re-employed by the formal sector. The others make do with the exploitation of the backfills or the waste water of the industries, still decreasing their life expectancy as well as their income. The revolts are not rare but are violently repressed.

Soutien : The Carter Center, Bourse Photoreporter de Saint Brieuc
Pays : Zaïre

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