Je suis pas mort, je suis là

Laetitia TURA


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L’externalisation du contrôle des frontières européennes se traduit au Maroc par la mise à l’écart des migrants. Refoulés loin des regards, ils élaborent des stratégies de camouflage, se fondent dans le paysage et parfois, masquent leurs identités. Ils deviennent invisibles et se déplacent dans le blanc des cartes. Ils entrent en guerre. Quand j’ai voulu rendre perceptible cette expérience, j’ai été confrontée au risque de mettre en péril, plus encore, les migrants par l’image. Nombreux sont les obstacles d’un terrain qui ne tolère pas d’appareil photographique. Et pourtant. Et pourtant, l’enjeu est bien de répondre à l’invisibilité et de replacer le migrant dans l’espace social en tant que personne et non comme une figure du criminel ou de la victime. Les parcours des migrants s’inscrivent dans la durée, l’effort, l’incertitude : un mouvement souvent peu spectaculaire, dans des lieux isolés où rien ne se passe. Photographies prises à Oujda, Tanger, Naïma et Rabat au Maroc ; et dans l’enclave espagnole de Melilla.

 

Pays : Espagne, Maroc

Nombre de photos : 40