Indignados

Nicolas MESSYASZ


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Stéphane Hessel ne pensait certainement pas que son livre « Indignez-vous ! » allait porter l’identification d’un mouvement contestataire planétaire. Une révolution ? En un sens, oui. Même lors des conflits mondiaux, un soulèvement populaire n’a connu pareille ampleur. Leur force c’est justement de se prétendre « un ». Unique, anonyme, sans étiquette politique, pacifiste, … Tout est dans leurs poches pleines d’idées. Une tête parfois dans des nuages, le cœur souvent sur la main, ce sont : Les Indignés Utopiste ? Oui, certainement. La cause, c’est le sentiment que la crise touchant les grandes puissances économique touche à son point culminant. Il n’est, en effet, plus possible de fermer les yeux sur un monde qui tourne mal, force est de constater que les marchés financiers influencent grandement l’état social de toutes les nations. C’est pour cela que la bannière est unique. Le raccourci le plus explicite était ce slogan lors d’une manifestation de soutient au peuple grec « Nous sommes tous des grecs ! ». Ce mouvement trouve ses origines géographiques à Madrid, puis, telle une tache d’huile et grâce à internet surtout, des sympathisants de l’Europe entière ont imité l’initiative. Sur notre continent, c’est l’Espagne et la Grande-Bretagne qui ont été les porte-étendards de cette révolte. Aux Etats-Unis, le mouvement a prit une dimension particulière avec une mobilisation originale et maintenant célèbre « Occupy Wall-Street ». Les manifestants ont pendant quelques jours ralentit le poumon financier du monde, seulement en occupant quelques rues de Manhattan. Très vite repoussés, puis définitivement chassés au bout de quelques semaines, le phénomène s’est reproduit dans plusieurs grandes villes américaines. En Angleterre, « Occupy London » a eu le même impact, la réaction policière a aussi été plus virulente, La City représente la plus grande économie du pays, . Les pouvoirs publics, en chassant les manifestants, encore aujourd’hui, ne se sont pas rendu compte qu’ils venaient de donner raison à ces Indignés : c’est bien l’argent qui dicte ses lois. La France, pourtant porteuse originelle de la révolution d’un peuple contre son état, n’a été que timide, étrangement. Ce pays est pourtant connu pour ses contestations, ses grèves, ses réclamations… Et là, l’occasion semblait si belle, mais non, rien ne prendra réellement. Pourquoi ? Premièrement parce que contrairement aux USA et en GB, les médias n’ont que peu suivi le mouvement quand il a pris ces marques sur Paris. D’abord en occupant le parvis de l’Opéra Bastille, en quelques heures, les charges de CRS les ont délogé avec virulence. Tandis qu’à New York et à Londres, les policiers encadraient encore les manifestants, sans pour autant user de la force. Le mouvement parisien, un peu refroidi, s’est replié sur un second objectif à l’instar des américains : La Défense. Le quartier des affaires financières et économique de France devait porter le message aussi haut et fort que « Occupy Wall-Street » ou « Occupy London ».. Deuxième échec, les CRS et la gendarmerie mobile ne laisseront rien s’implanter sous la Grande Arche. La moindre tente, le moindre carton, et même un igloo artisanal , tout a été confisqué ou détruit. Même chemin pour leurs moyens de communiquer, certains téléphones détruits, caméras, ordinateurs. Tout se passant devant une indifférence totale des médias français, les forces de l’ordre n’avait que peu de retenue pour faire taire le mouvement. Pourtant, certains, une petite vingtaine à peine, se sont accrochés à leurs sacs de couchage, leurs cartons, mais l’hiver, le froid a eu raison de la volonté des derniers irréductibles. Probablement que la période d’élection présidentielle en France est propice à espérer du changement, et donc qu’il est inutile de s’indigner, ou se prendre la rue pour terrain d’expression. En couvrant ce mouvement sur Paris, j’ai été pris de sympathie pour ce mouvement pacifiste et utopiste. Pour moi, ils ne pouvaient pas réussir à changer el monde, mais plutôt contribuer à mettre dans une balance politique, leurs idées. Même si j’ai constaté des dérives, tant du coté des indignés que du coté des forces de l’ordre, j’ai été frappé surtout de la violence des charges policières. Sous le prétexte de garder un ordre public sous le sens strict de la morale et des lois, je ne pensais pas qu’en France, on la Police pouvait porter autant atteinte à l’intégrité physique de manifestants pacifistes. Certes, ne n’est ni un jeu, ni une guerre, mais le bon sens et une action proportionnée aurait été de meilleure augure à mon sens. Je n’ai été qu’un observateur, tentant de prendre des photos, pensant tenir aussi un sujet intéressant, actuel, humaniste. L’erreur n’a pas été de m’intéresser aux Indignés, mais de croire que mes reportages auraient intéressés des médias. Ce que je conclue n’a de fait, aucune importance, et vous savez pourquoi ? Parce que justement personne n’en parle…

 


Pays : France
Lieu : Paris

Nombre de photos : 33