Eric VAZZOLER
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Pourquoi s’attacher à fixer le visage d’une jeunesse déclassée et rageuse dans des lieux dont il est commun de penser que l’espoir l’a abandonnée là, et tout particulièrement en ex-Union soviétique?
Mon enfance tout d’abord, singulière parce qu’entourée d’infirmes. Père et amis dont le plus dur des combats ne fut pas de faire avec une mobilité réduite mais d’accepter le regard des autres sur cette différence.
Ensuite choisissant le russe en 1984, je décidai non seulement d’ajouter une quatrième langue à mes deux yeux mais aussi mon intention fut d’approcher, pour mieux le connaître, celui que l’on désigna plus tard Homo Sovieticus.
Sauf à être kremlinologues nous étions en effet , selon moi, réduits à ne savoir de lui seulement ce que l’une ou l’autre des propagandes nous instillait.
Ces corps, ceux des filles qui se vendent ou des infirmes, ces silhouettes dont un supplément d’âme filtre, notre société policée, de fait, les classe hors la norme avec l’ivraie, toute compassion qu’ils lui inspirent.
Notre jugement étant formaté par des médias habiles, nous ne saurions alors tenir l’exception, l’anomalie pour objet du désir.Mes portraits témoignent par contre d’un outrage. Celui d’être beau devant ceux qui se croient détenteurs des normes du beau.
Icônes empreintes du défi, de l’arrogance, de l’insoumission d’être jeune à l’adresse de ceux qui ne le sont plus et qui sont les geôliers, les pollueurs, les clients des putes, les prêcheurs du petit écran, les photographes…
Ghettos, drill camps, housing projects, orphanages, prisons, bordellos, regions poisoned by wastes, religious enclaves, training centers for handicapped athletes…
…bringing images out of these places, images that evoke a common injury and underscore the defiance in the postures, in the gaze of these young people – here is my task.
Why devote myself to capturing the faces of the young people who lives marginalized and angry, in places where hope has abandonned them, especially in the ex-Soviet Union ?
First is my own childhood, unique because I was surrounded by invalids- my father, my friends who had less trouble dealing with reduced mobility than with the stares of others on that difference.
Second, I was struck by the way knowledge of the U.S.S.R was limited by what media machines fed us. In order to know more about the Homo Sovieticus who mastered both the chess board and outer space, I started, in 1984, learning a fourth tongue : Russian.
These bodies, those of girls who sell themselves and of people with handicapes, the silhouettes through which a noble dimension shines, our gentle society treat them like weeds. Despite the pity they inspire to TV Watchers.
Among my work is no picture intended to make anyone believe I know what means suffering from war, from exodus, from drug dependance or from aids without access to a real therapy.
My heroes outrage by beeing beautiful and young, in face of those wo believe themselves to possess the norms of beauty.
These icons of youth, imprinted with defiance, arrogance, and a refusal to be subjugated, adress those who are no longer young : the wardens, the environmental polluters, the johns, the tv preachers, the photographers…
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