Hubert SACKSTEDER
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Aux Philippines cependant, particulièrement dans les grandes métropoles comme Manille ou Cebu, de nombreuses familles vivent dans les cimetières, parfois depuis plusieurs générations.
Le North Cemetery à Manille, aménagé en 1904, s’étend sur 54 hectares. Les formes de sépultures vont des mausolées (dont certain font plus de 80 m2) aux tombes en surfaces, aux ‘appartements’ jusqu’aux niches. L’ensemble constitue un invraisemblable labyrinthe. Lieu pour les morts certes, le cimetière compte près de deux mille habitants. Lieu de vie donc.
Les conditions de vie y sont bien moins précaires que celles des habitants des bidonvilles ou des sans-abri qui vivent sur les trottoirs de ces villes-là. Certains mausolées servent de maison ou, du moins, d’abri. Il y a plusieurs points d’eau dans l’enceinte du cimetière, la pollution est bien moindre que dans les rues congestionnées de la ville.
Chaque jour, il y a une vingtaine d’inhumations dans ce cimetière. Et la mort procure du travail : les hommes construisent et entretiennent les tombes et les mausolées, portent les cercueils lors des obsèques, procèdent aux exhumations, taillent et gravent les ‘lapidas’. Les femmes s’occupent des enfants, du ménage, de la cuisine, élèvent des poules, cultivent des fleurs, fabriquent et vendent des cierges…
Les enfants, comme partout, jouent …
INTENTION
Ce travail, réalisé en janvier/février 2016, vise à montrer le quotidien des habitants de deux cimetières qui, face à la très grande pénurie de logements stables dans la métropole, font preuve de résilience, de courage, de dignité et essayent de vivre décemment dans un environnement dont il nous est difficile d’imaginer que nous-mêmes, nos enfants, puissions y vivre.
Hubert Sacksteder
Pour Que l’Esprit Vive,
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