Alexandra BELLAMY
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Lorsque Jean Louis Courtinat m’ a proposé de collaborer avec lui pour un reportage sur l’Établissement Jeanne Garnier, je ne connaissais pas grand chose à l’univers des soins palliatifs. Bien sûr, j’ai tenté d’imaginer ce que j’allais découvrir là-bas, et mon imagination se heurtait à l’idée de la mort, du deuil, j’avais peur. Comment allais-je pouvoir photographier ce lieu si chargé ? Les deux premiers jours ont été très difficiles. La violence de cette confrontation avec la douleur, la fin de vie, m’ont fait douter, car ce que j’ai vu était au delà de ce que j’avais imaginé. Corps et regards de patients à la limite de la vie, familles en souffrance. Mais, faisant face à cette réalité, chaque jour et sans relâche, il y avait le dévouement des équipes soignantes. Dés le début je les ai vus prendre soin des malades avec une telle compassion, de chaque instant, que j’en suis restée longtemps bouleversée. Ce sont eux qui m’ont donné la force et l’envie de poursuivre ce travail. Ce sont eux qui m’ont permis de ressentir ce lieu comme étant aussi un lieu de vie.. Certes, chaque matin mon coeur se serrait à l’idée de ne pas retrouver Michel, Françoise ou Gabriele. Et pourtant chaque soir il m’était très difficile de partir de l’établissement. Comme si je quittais ce beau navire où chacun s’affaire avec un maximum d’empathie à soulager ceux qui passent sur l’autre rive… Aussi je me sens reconnaissante, privilégiée même, d’ avoir été là, et d’avoir tenté d’ exprimer par la photographie, la profonde beauté de ce que j’ai vu. La vie, la mort, et cette merveilleuse humanité des soignants et du personnel tendu vers un seul but : soulager la peine des malades et les accompagner dans leurs derniers instants.
Alexandra Bellamy
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