Chronique chinoise parisienne

Cédric SPILTHOOREN


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Ils s’appellent Di, Rong, Yun, sont jeunes, chinois et ont décidé de venir s’installer à Paris. Ils viennent essentiellement de la partie orientale de la Chine, sont issus principalement d’une classe moyenne urbaine et sont souvent diplômés. Ils ont bénéficié de la croissance économique chinoise et représentent, aujourd’hui, une part non négligeable de l’immigration chinoise en France. Génération dite de l’enfant unique, fille ou garçon, l’enfant choyé bénéficie des mêmes prérogatives: c’est sur lui que l’on mise et c’est par sa capacité et sa volonté de réussite qu’il exaucera les attentes de sa famille. Cet espoir d’une vie meilleure et d’une reconnaissance plus large de leurs compétences universitaires, pousse ces jeunes à venir parfaire leurs études à l’étranger. Optimiser sa position sociale en Chine est aussi synonyme de départ pour l’Occident. On peut parler d’une émigration économique ”du savoir.” Dans un pays où les valeurs communautaires et familiales constituent les piliers sociétaux, l’investissement familial vers les enfants chinois et sur ces jeunes en particulier, a pour corollaire une pression énorme à « réussir » et à ainsi, honorer son ascendance. Chez les femmes, cette volonté d’excellence dans l’acquisition du savoir puis dans la réussite sociale, ne tend pas uniquement à pallier aux dépenses financières indispensables et à répondre aux codes sociétaux, mais également, à pouvoir gérer la liberté que cette réussite procure: devenir indépendante pour gagner de l’argent et gagner de l’argent pour devenir indépendante. Ces trajectoires migratoires sont souvent comparables : un stage de trois mois pour apprendre la langue française avant le passage de l’examen validant ou non ses connaissances, examen obligatoire pour l’obtention d’un visa, recherche via une « agence » de l’université ou de l’école, susceptible de leur fournir le statut d’étudiant. Le logement est souvent trouvé par ces mêmes agences. C’est enfin le grand saut et l’arrivée de ces personnes en France où l’immigration chinoise, est principalement localisée à Paris et en région parisienne. Au quotidien, cette migration s’accompagne d’un sentiment de solitude marqué par l’isolement lié aux difficultés linguistiques mais aussi par l’apprentissage de nouveaux codes culturels : l’individualisme questionne, l’absence d’autorité étonne…

 


Chinese-Parisian Column

Is the title of a photographical work based on the diversity of the chinese community in Paris and it’s suburb. This photographical work started in 2007, showing a series of portraits and interviews relating the path of various immigrants, and the reasons that have incited them to settle on a temporary or permanent basis in France. Work of memory on a part of the chinese immigration, these portraits are the occasion to have double glance, one on their own country and one on their host one. It seems appropriate to me to propose, through this series of portraits, a particular lighting on these individual paths, paths which are unquestionably reliant on Chinese history and China’s fast-changing society. Today, majority of this work consists of 50 portraits and interviews. Each portrait was shot in a place chosen by the people who were photographed. Accompanying remarks on these pictures and extracts of interviews of photographed people, enlighten, in a peculiar way, the result of the meeting of other values and identity. This migration is carried daily by the learning of new cultural codes, individualism issues, absence of authority.

 

 


Crónica Chino-Parisina

Ellos se llaman Di, Rong, Yun, son jóvenes chinos que han decidido instalarse en París. Vienen esencialmente de la parte oriental de China, pertenecen a la clase media urbana y en general han obtenido diplomas de educación superior. Han beneficiado del crecimiento económico de China y representan una parte importante de la inmigración china en Francia. Generación llamada “del hijo único”, hombre o mujer, niños mimados que han gozado de las mismas prerrogativas: en ellos ha confiado su familia por sus capacidades y su voluntad de éxito que satisfará los anhelos familiares. La esperanza de una vida mejor y de un más amplio reconocimiento de sus competencias universitarias que los empuja a perfeccionarse con estudios en el extranjero. Optimizar la posición social en China es sinónimo de ir a Occidente. Se puede hablar de una migración económica “del saber”. En un país en el que los valores comunitarios y familiares constituyen los pilares de la sociedad, la inversión familiar en los niños, y sobre estos jóvenes en particular, tiene como corolario una fuerte presión de tener éxito, y así honrar su ascendencia. Entre las mujeres esta voluntad de excelencia en la adquisición del saber y en el éxito social no tiende sólo a responder al gasto financiero y a responder a los códigos sociales, sino también a poder administrar la libertad que conlleva este éxito: ser independiente para ganar dinero, y ganar dinero para ser independiente. Estas trayectorias migratorias son a menudo comparables: un aprendizaje de tres meses de la lengua francesa antes del examen para validar estos conocimientos, examen obligatorio para obtener una visa, búsqueda por medio de una “agencia” de la universidad o de la escuela susceptible de otorgarles el estatuto de estudiante. El alojamiento es buscado también por medio de la misma agencia. Finalmente, viene el gran salto y la llegada a Francia donde la inmigración china está localizada principalmente en París y en la región parisina. Esta inmigración está acompañada por un sentimiento de soledad marcado por el aislamiento ligado a las dificultades lingüísticas, pero también por el aprendizaje de nuevos códigos culturales: pone en cuestión el individualismo, sorprende la ausencia de autoridad…

Pays : France
Lieu : Paris

Nombre de photos : 50