Pénétrer dans l’atelier Raffin, c’est entrer dans un monde de silence et de concentration. Pour Sergio (34 ans) arrivé depuis 4 mois « l’archèterie est fantastique car le temps n’existe pas. Il y a quelque chose de magique ». Crée en 2007 l’atelier Raffin se concentre autour de trois activités: la réparation, la haute restauration et la fabrication. De renommée mondiale, la moitié des clients viennent d’Asie, d’Amérique et d’Europe. Bryan (21 ans archetier depuis 3 ans) et Sergio s’accorde sur le fait que « l’archèterie est un travail rivalisant avec l’obsession d’arriver à la perfection ». La réalisation d’un archet, demande une véritable recherche combinant « feeling » de l’archetier et méthodes anciennes des grands maîtres. Il n’existe pas d’école d’archèterie et seule une vingtaine de places sont disponible en France. Composé de quatre pièces : le bouton (argent, or), la hausse (écaille, nacre, ivoire), la baguette (Pernambouc, bois d’amourette, bois de fer) et le crin (la taille et la façon de laver le crin joue sur la sonorité de l’archet) ; le processus de fabrication d’un archet est une succession d’étapes minutieuses. « Finir un archet est une véritable source de satisfaction, surtout lorsque le musicien sait de suite qu’il lui correspond, que le travail a bien été fait » La taille de la mèche (finesse du crin), la cambre (jouant sur la nervosité), la garniture (filetage en argent permettant de répartir le poids et l’équilibre)) jouent sur la finalisation de l’archet. Le reportage laisse voir Bryan réalisant un archet baroque (tête presque plate, hausse pas très grande, toujours droit voire en contre cambre. Utilisé par les musiciens à la recherche d’un son ancien) et Sergio remèchant (changer la mèche, qui à tendance à s’élargir suite à l’utilisation de l’archet, faisant perdre la tension initiale). Merci à Mme Sandrine Raffin pour m’avoir ouvert les portes de son atelier. Merci à Sergio et Bryan pour leur accueil et leur disponibilité.