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Depuis mars 2015, le photographe et auteur Joey L. avait un accès sans précédent aux organisations de guérillas kurdes qui luttent contre l’État islamique, s’insérant ainsi dans le chaos de la guerre civile en Irak et en Syrie lors de ses trois voyages distincts. Trois éléments ont fusionné pour créer une documentation extraordinairement courageuse et importante : des portraits photographiques de format moyen, une étude écrite sur l’histoire de la tourmente qui a conduit à la montée de milices armées kurdes, et des notes venant de son journal personnel sur de vives expériences qu’il a vécu en tant que photographe de guerre.

La guerre contre l’État islamique en Irak et en Syrie a inondé notre actualité par de statistiques troublantes sur les massacres et les migrations massives ; pourtant, au cœur du conflit, il y a des visages et des histoires humaines. Joey dit :  »De l’Irak, on traverse le Tigre pour se rendre en Syrie déchirée par la guerre et on est catapulté dans une vision du monde façonnée par la guérilla. De votre retour, vous êtes accueillis par des visages familiers maquillés d’un camaïeu de tons de terre où s’incruste un foulard aux couleurs vives – probablement, donné par leur mère. Les conversations autour d’une cigarette et un thé un peu trop sucré dérivent souvent vers des théories du complot selon lesquelles le monde entier cherche à détruire leur cause. Bizarrement, ça commence à avoir du sens. La hiérarchie secrète de la guérilla s’efface à cause de son hétérogénéité, et vous vous retrouvez parmi les kurdes qui ont quitté leur famille pour défendre leur culture et leur mode de vie. Nous étions revenus dans le monde de la guérilla kurde. »

Au cours de ses voyages, Joey a observé comment des combattants volontaires de la guérilla, qui entretenaient des liens mystérieux avec le Parti interdit des travailleurs du Kurdistan (PKK), sont devenus les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), une armée pleinement opérationnelle et une coalition dirigée par les États-Unis. Tout cela avec peu de soutien de la part du gouvernement officiel et disposant seulement d’armes légères ; frères, sœurs, anciens étudiants et réfugiés qui avaient fui leur foyer ont maintenant pris les armes ensemble contre un ennemi commun – des groupes djihadistes radicaux contestant les réformes sociales laïques au Kurdistan.

La capacité incroyable de Joey à gagner la confiance et son attitude intrépide et ouverte face à l’imprévu, joints à son amour sincère pour ses sujets et pour leur quête d’indépendance, confèrent à We Came from Fire un sens profondément humain.