Ananias Léki Dago
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15 ans après la fin de l’Apartheid, que reste-il des shebeens ? Cette réflexion est la genèse de l’oeuvre. Ananias Léki Dago, photographe, est entré dans des shebeens, aujourd’hui. Il a pris le temps de l’observation, s’est posé, s’est s’imprégné de l’atmosphère pour transcrire au plus juste sa perception du réel. Pris au Leica, les clichés d’Ananias Léki Dago se nourrissent de lignes ; des bouteilles, des queues de billards, des fragments de corps se découpent, des mains s’attardent ; des ombres se creusent, se détachent.
L’écrivain Mongane Wally Serote situe sa nouvelle dans un shebeen. Un soir, un ancien résistant au régime de l’Apartheid échange des confidences désabusées avec une femme, solitaire comme lui. Par bribes, il se remémore le passé. Le shebeen, hier comme aujourd’hui, est un monde en soi ; décrit comme un organisme vivant où la chaleur des corps se mêle aux émanations d’alcool et fumées de cigarettes.
Entre la nouvelle désenchantée de Serote et les fragments de silhouettes sur les photos d’Ananias, le lecteur se fait une image du shebeen. Loin d’une vision romanesque, il apparaît comme un lieu fermé, atemporel ; presque ordinaire mais difficile d’accès et d’évasion.
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