Marie L.BORGIA
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D’eux il ne pourrait rester à léguer qu’un vieux cliché, une gravure décrochée du mur, un coussin, une clef dont on ne connaît plus le coffre ou la porte, un étui de rouge à lèvres ou un réveil aux aiguilles arrêtées. C’était sans compter avec cette rencontre altruiste d’une photographe venue jusqu’en »amnésie » leur apporter des images inédites de leur aspect d’aujourd’hui… Ils appartiennent en France à un peuple défaillant de près d’un million, rejoints chaque année par plus de 220 000 migrants de la pleine conscience…
Pour faire leur digne portrait d’aujourd’hui Marie Borgia a choisi des images comme brûlées de lumière intérieure, surexposées par les omissions, elle en produit des tirages d’un gris léger comme l’inadvertance. Quand elle recourt à des couleurs elles semblent un peu parcheminées à l’instar de la chair tendue tiraillant leurs mains serrées sur quelques objets d’avant-hier. Leurs traits souvent sont flous, résultante d’un bouger de la tête qui refuserait la soumission. Ils portent le masque de leur renoncement involontaire, ils offrent des faciès où le détachement trace des rides incongrues.
Superposées certaines photographies se font témoin de ces rencontres en chambre de soi à soi, de ces carambolages intimes au cadre brisé d’un miroir. Pour bien documenter ce quotidien en suspens dans l’instant toujours renouvelé l’artiste reste constamment dans la distance de la plus grande présence à l’autre. De ce fait les cadrages fragmentent une tournure, un air ou une disposition, l’esquisse d’une gueule… Leurs traits souvent sont flous, résultante d’un bouger de la tête qui refuserait la soumission. Ils portent le masque de leur renoncement involontaire, ils offrent des faciès où le détachement trace des rides incongrues. Avec ces images construites, essentielles, elle a su donner forme à leurs ressentis, à leurs diverses émotions et finalement à la singularité de leur être. Christian Gattinoni
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